Chômage : «la reprise» s’envole

Du jamais-vu : le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité a bondi en avril (+26 200 personnes, +0,7 %) pour atteindre un nouveau record de 5,34 millions de personnes qui cherchent désormais du travail.

Thierry Brun  • 1 juin 2015 abonné·es
Chômage : «la reprise» s’envole
© Photo: PHILIPPE HUGUEN / AFP

Les chiffres édifiants du chômage , communiqués par le ministère du Travail ce lundi 1er juin, trahissent le fiasco de la politique d’austérité du gouvernement et révèlent que la reprise annoncée n’a pas de retombée sur l’emploi. Selon l’AFP, le nombre de demandeurs d’emploi a atteint en avril un « nouveau record » et la hausse est d’une « ampleur inédite » .

« Malgré des signes de reprise économique, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité a bondi en avril (+26 200 personnes, soit +0,7 %), pour atteindre un nouveau record de 3,53 millions en métropole. En incluant les chômeurs ayant eu une petite activité, la hausse en avril est d’une ampleur inédite depuis 2013 (+54 100, +1 %). Un total de 5,34 millions de personnes, 5,64 avec l’Outre-mer, cherchent désormais du travail, du jamais-vu . »

François Rebsamen, ministre du Travail, a commenté ces résultats par un tour de passe-passe : « Notre politique de l’emploi a permis de limiter les effets de la crise pour de très nombreux Français. »

« La croissance économique enregistrée au premier trimestre (+0,6 %), dynamisée par la montée en charge du pacte de responsabilité et de solidarité, a été plus forte que la moyenne de la zone euro. Il faut toutefois un délai de plusieurs mois avant que la reprise de l’activité ne se traduise par des embauches » .

C’est sans doute ce qui a fait dire, le 19 mai à Carcassonne, à François Hollande que « le temps d’une forme de redistribution » est venu. Précisant la pensée présidentielle, Michel Sapin expliquait qu’il s’agit « de la baisse annoncée des impôts, qui ne sera perceptible qu’en septembre, et d’une hausse du pouvoir d’achat grâce à l’espoir d’une reprise de l’emploi » .

En 2013, François Hollande avançait la même analyse et jugeait dans un communiqué, que « l’inversion de la courbe du chômage, sur laquelle [il s’est] engagé, est bien amorcée » .

Une posture pour masquer l’ampleur du désastre social.

Travail Politique
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