« Eau argentée »

L’un des films les plus étonnants sur la Syrie, mais aussi en tant qu’œuvre sur une situation de guerre.

Politis  • 24 juin 2015
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Eau argentée, que les éditions Potemkine rééditent en DVD, reste l’un des films les plus étonnants non seulement sur ce qui se déroule en Syrie, mais en tant qu’œuvre sur une situation de guerre. Ossama Mohammed, cinéaste syrien exilé en France, a, si l’on ose dire, tiré profit de son incapacité à filmer dans son pays. Il a rassemblé des images postées sur Internet par ses compatriotes – insurgés quand il s’agit de manifestations réprimées dans le sang ou sbires du régime de Bachar qui n’hésitent pas à filmer des séances de torture. Ossama Mohammed a aussi intégré ce que Wiam Simav Bedirxan, une Kurde syrienne, a tourné dans sa ville martyre, Homs, et avec qui il dialogue à distance. Ce à quoi, enfin, il a ajouté des images de son impuissance, prises à Paris. Eau argentée n’édulcore certes pas la réalité, mais parvient à prendre une dimension réflexive, non loin de ce que Jean-Luc Godard a pratiqué avec les représentations de la guerre. « Comment montrer ? » et « comment témoigner ? » sont des questions cruciales abordées ici dans l’urgence et avec intelligence.

**Eau argentée** , Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan, Potemkine (1DVD)
Cinéma
Temps de lecture : 1 minute
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