La ferme des Bouillons évacuée

AFP  • 19 août 2015 abonné·es

Les militants écologistes qui occupent depuis deux ans et demi la ferme des Bouillons, près de Rouen, pour lui conserver son caractère agricole, ont été évacués mercredi matin par les forces de l’ordre, annonce l’AFP de source préfectorale.

L’évacuation, autorisée par une décision de justice jusqu’ici jamais appliquée, a commencé à l’aube pour les quelques dizaines de militants qui occupent les lieux.

Lundi la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) de Haute-Normandie a donné sa préférence au projet d’une SCI qui veut pratiquer du maraîchage bio sur ce site agricole, écartant la possibilité de préempter le terrain pour y mettre en concurrence un autre projet de culture bio soutenu par les zadistes.

Auchan renonce à la zone commerciale

Cette parcelle agricole de 4 hectares de terres cultivables, à Mont-Saint-Aignan, est la propriété d’Immochan, branche immobilière du géant de la distribution Auchan qui avait un projet – supposé – d’implantation d’une zone commerciale.

Début août Immochan a renoncé à cette parcelle et a signé un compromis de vente pour 150.000 euros avec des experts paysagistes qui ont formé une SCI familiale.

Ce projet de SCI «s’inscrit au premier rang des priorités en matière d’installation agricole», selon la Safer. Il s’agit d’un jeune agriculteur «disposant de la capacité professionnelle» et «souhaitant développer l’agriculture biologique».

En réponse à ce projet bio sur le site qu’ils occupent, les zadistes normands avaient soutenu un autre projet de maraîchage bio, soupçonnant la SCI familiale d’être prête à céder ses parts au groupe Auchan dans quelques années.

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Pour éviter que ce cas se présente, la Safer a obtenu qu’un cahier des charges soit inséré à l’acte de vente entre la SCI et Auchan, mentionnant notamment «le maintien d’une activité agricole pendant 25 ans au moins» ou encore l’engagement d’y pratiquer une agriculture biologique inscrite dans le bail.

Quant au projet de l’autre jeune agriculteur, soutenu par les zadistes, la Safer lui propose de le rencontrer pour envisager de lui trouver un autre terrain, toujours en périphérie rouennaise.

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