Espagne : L’heure de Podemos

Les électeurs retournent aux urnes ce dimanche 26 juin.

Laura Guien  • 22 juin 2016 abonné·es
Espagne : L’heure de Podemos
© GERARD JULIEN/AFP

Les élections générales du 20 décembre dernier ayant abouti sur une impasse, les électeurs retournent aux urnes ce dimanche 26 juin en Espagne. Un bis repetita qui fait suite à l’échec des socialistes du PSOE à consolider un pacte de gouvernement transversal entre leurs forces, le centre-libéral de Ciudadanos et le parti anti-austérité Podemos. Après six mois de flou, retour à la case départ avec les mêmes protagonistes et les mêmes crispations, notamment sur la question du référendum catalan. L’unique variation, en mesure toutefois de chambouler l’équilibre des pactes, vient du parti de Pablo Iglesias, qui se présente cette fois aux côtés d’Izquierda Unida, la formation écolo-communiste d’Alberto Garzón.

Réunie sous une candidature commune intitulée « Unidos Podemos » (« Unis, on peut »), la formation plurielle, qui centralise aussi les confluences régionales déjà alliées à Iglesias dans le précédent scrutin, mise sur le cumul des forces à gauche pour dépasser les socialistes du PSOE. Une stratégie qui semble réussir à Podemos, si l’on se fie à l’intégralité des sondages préélectoraux. Selon la dernière enquête du CIS, sondage de référence paru début juin, sa nouvelle coalition très plurielle obtiendrait 25,6 % des voix derrière la droite conservatrice sortante du Partido Popular (29,2) %, mais devant les socialistes du PSOE (21,2%) et le centre libéral Ciudadanos (14,6%). Cette position de leader à gauche, tant visée par Podemos depuis sa création, ne lui donne pour autant pas la marge nécessaire pour obtenir la majorité en nombre de sièges au Parlement. Pour former un gouvernement à gauche, Iglesias aura donc besoin de l’appui des Socialistes de Pedro Sánchez.

Mais dans cette campagne ultra polarisée autour des candidatures du Partido Popular et d’Unidos Podemos, le candidat socialiste, plus affaibli que jamais, a clairement exprimé son refus d’appuyer un gouvernement dirigé par Iglesias, tout en continuant de défendre la posture du grand rassemblement autour de sa candidature. En réalité, Pedro Sánchez a décidé d’ignorer les sondages et le possible « sorpasso » (« dépassement ») de Podemos. Il est vrai que les sondages ne sont pas une science exacte : en décembre dernier, les enquêtes d’opinion avaient surestimé les résultats de Ciudadanos et diminué ceux de la formation d’Iglesias. Mais avec plus de 40 % d’électeurs indécis, la synergie était différente. Ce dernier scrutin pourrait à la fois donner un coup de grâce aux socialistes et incarner le plus grand espoir de la coalition d’Iglesias.

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