Proche-Orient : Une conférence pour rien

Une conférence internationale organisée par la France sur le conflit israélo-palestinien. Objectif : relancer le processus de paix moribond entre Israël et la Palestine.

Denis Sieffert  • 8 juin 2016 abonné·es
Proche-Orient : Une conférence pour rien
© SAUL LOEB / POOL / AFP

La photo est belle. Au côté de François Hollande, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, le secrétaire d’État américain, John Kerry, ou encore la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, et une vingtaine de ministres des Affaires étrangères, tous étaient à Paris, vendredi dernier, pour la conférence internationale organisée par la France sur le conflit israélo-palestinien. Objectif : relancer le processus de paix moribond entre Israël et la Palestine.

Un sommet international qui se tenait en l’absence des principaux intéressés, qui n’avaient pas été invités, mais qui devraient l’être pour une seconde conférence, programmée fin 2016.

Hélas, cette première étape n’a guère atteint ses objectifs, sinon par une photo de famille dont pourra se prévaloir François Hollande. Contrairement à ce qui était prévu, aucun cadre, ni aucun calendrier, n’a en effet été fixé en vue de l’étape suivante.

Certains des protagonistes présents – John Kerry en premier lieu – n’ont sans doute pas voulu contrarier le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, qui ne veut pas entendre parler de conférence internationale, ni d’ailleurs de processus de paix. Tout au plus envisage-t-il un nouveau tête-à-tête avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avec la certitude qu’il n’en sortira rien, et que la colonisation des Territoires palestiniens pourra se poursuivre.

Ce blocage confirme que la crise ne pourra trouver d’issue tant qu’aucune sanction ne sera prise à l’encontre d’Israël, qui met à profit ce temps perdu pour multiplier les constructions sur les terres palestiniennes. Le principal mérite de la réunion de Paris aura finalement été de rappeler, comme l’a fait Jean-Marc Ayrault, que « nous approchons d’un point de non-retour », au-delà duquel la solution à deux États sera impossible.

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