La rue est à nous : Débattre

Tahrir, République, Zuccotti ou Syntagma, depuis 2011 sur les places, on revendique plus de démocratie. Voire on la réinvente.

Pauline Graulle  • 20 juillet 2016 abonné·es
La rue est à nous : Débattre
© Geoffroy Van der Hasselt/Anadolu/AFP

Quand le Français « descend dans la rue », l’Italien dit « descendre sur la place » (« sciendere in piazza »). Depuis 2011, le monde entier s’est mis à l’heure italienne. Place Tahrir, place de la République, place Zuccotti ou place Syntagma, on se donne rendez-vous par le bouche-à-oreille ou via les réseaux sociaux. Et on y reste. Des jours, des nuits. Pour revendiquer plus de démocratie. Voire pour la réinventer. Le Caire, New York, Notre-Dame-des-Landes ou Athènes sont devenus des agoras à ciel ouvert. En quelques années, l’espace public a retrouvé l’utilité politique qu’il avait dans l’Antiquité grecque ou dans la France du Moyen Âge.

Dans ce contexte, sortir de chez soi est aussi un appel à sortir du cadre politique ordinaire. Avec l’idée que le dépassement des urnes ne peut se faire que « par dehors » – dans tous les sens du terme. Dans un espace où prévaut le rapport direct, égal, fraternel. Et non dans l’espace privatisé de politiciens issus du sérail, qui vivent dans un entre-soi coupé du monde, coupé du peuple.

Société
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