La rue est à nous : La reconquête de l’espace public

Face au terrorisme, la société n’a pas (encore) cédé au « grand renfermement », et a même sonné la reconquête.

Pauline Graulle  • 20 juillet 2016
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La rue est à nous : La reconquête de l’espace public
© Photo : Bertrand GUAY/AFP.

Se cloîtrer chez soi quand l’extérieur est un champ de bataille. En frappant une nouvelle fois en pleine rue, l’attentat de Nice a touché le cœur même de nos modes de vie – se promener en famille, s’émerveiller devant la beauté d’un feu d’artifice. Et a abîmé cette liberté fondamentale dont jouissent les pays en paix : vaquer, l’esprit serein, dans l’espace public.

Face à cette pulsion de mort, la société n’a pas (encore) cédé au « grand renfermement ». Au contraire, même, elle a sonné la reconquête. Après les attentats de 2015, une frénésie de marches, de manifestations et de sit-ins s’est emparée de la France. Des millions de citoyens ont crié haut et fort leur résistance à tout ce qui musèle : le terrorisme, l’état d’urgence, le néolibéralisme, l’autoritarisme d’un pouvoir à la dérive…

Investir l’espace public n’est jamais neutre. C’est même un baromètre de bonne santé démocratique. N’en déplaise à ceux qui réduisent les mobilisations anti-loi travail à une seule éruption de violence, et à ceux qui perçoivent dans le port des signes religieux sur la voie publique une violence à leur égard. Les tensions existent ? Tant mieux : elles sont le prix d’un véritable « vivre-ensemble » et non d’une simple « co-présence ».

Au lendemain du 13 novembre a circulé cette émouvante vidéo où des personnes étrangères les unes aux autres se serraient dans les bras place de la République. Au même endroit, fin mai, le « Chœur des esclaves » de Verdi retentissait sous les étoiles lors d’un « concert debout ». Manières de dire que la fraternité a de l’avenir dans un monde où la barbarie guette.

Société
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