Trump, la « terreur »

Denis Sieffert  • 22 juillet 2016
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Trump, la « terreur »
© Photo : Brendan Smialowski / AFP.

Selon la formule consacrée, Donald Trump a « accepté » jeudi soir d’être le candidat des Républicains à l’élection présidentielle du mois de novembre. C’était l’enjeu, très formel, de la convention d’investiture qui se tenait à Cleveland (Ohio). Le milliardaire, qui a balayé tous ses rivaux au cours des primaires, a prononcé un discours ultra-sécuritaire sur le thème « l’Amérique d’abord ». Si un mot devait résumer sa prestation, ce serait « terreur ».

Celui qui est désormais le candidat officiel de la droite américaine a promis de terroriser les délinquants et les terroristes, et de fermer les frontières aux clandestins venus du Mexique. Et, peut-être même de terroriser l’Iran et la Chine, montrés du doigt comme les pays qui infligent aux États-Unis « humiliation après humiliation ».

Mais Trump continue aussi de « terroriser » à son insu. C’est le cas des minorités, massivement acquises au vote démocrate, et que le milliardaire aura bien du mal à convaincre. Il n’a pas même convaincu son rival républicain Ted Cruz, d’origine cubaine, qui s’est écrié à la tribune de la Convention : « Je ne soutiens pas ceux qui s’attaquent à ma femme et à mon père ».

Il risque aussi d’effrayer les électeurs de la classe moyenne. La tonalité autoritaire de son discours a conduit le démocrate Bernie Sanders à s’interroger sur twitter : « Ce type veut être président ou dictateur ? ». Quant au porte-parole d’Hillary Clinton, il a commenté le discours de Cleveland en des termes peu amènes : « Davantage de peur, de division, de colère, de haine, sa réponse nous rappelle à nouveau qu’il n’a pas le caractère ni les compétences pour être président ».

Trump a également fait sensation en affirmant qu’une intervention américaine pour venir en aide à la Pologne en cas d’attaque russe « n’allait pas de soi ». Au-delà de ce scénario de politique fiction, c’est le positionnement de Trump et ses sympathies pour le président russe, Vladimir Poutine (qui lui rend bien !) qui est en cause. Quoi que l’on pense de cette déclaration, ce serait un bouleversement total de la politique étrangère des États-Unis, et la fin de l’Otan.

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