Bure : risque d’expulsion imminent

Vanina Delmas  • 26 avril 2017
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Bure : risque d’expulsion imminent
Manifestation au Bois-Lejuc, en août 2016.
© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Nouveau rebondissement pour les opposants au centre d’enfouissement de déchets radioactifs (Cigéo), à Bure (Meuse) : le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc a décidé mercredi 26 avril 2017, l’expulsion « sans délai » des occupants du bois Lejuc.

« C’est une décision qui nous replonge dans l’urgence connue l’été dernier, quand le mur est tombé et que 400 gendarmes mobiles et un hélicoptère ont débarqué dans le bois », témoigne l’un des opposants au projet.

Occupé sans interruption depuis septembre 2016, le bois Lejuc est devenu l’épicentre de la contestation, mais aussi le terrain à gagner par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) pour commencer les forages. En février dernier, une décision de justice invalidait la décision, prise par le conseil municipal de Mandres-en-Barrois, de céder les lieux à l’Andra.

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Un des occupants explique :

Si cette expulsion manu militari a lieu avant la fin du mandat de François Hollande, cela laissera des traces indélébiles dans les mémoires. Si c’est après, elle marquera forcément le mandat du prochain Président, car commencer par un conflit environnemental enverra un mauvais signal. Ça pourrait être un nouveau Sivens.

Plusieurs dizaines de personnes vivent dans le bois, souvent dans des cabanes perchées dans les arbres à plusieurs mètres d’altitude. Le dernier recours juridique pourrait venir des naturalistes pour sauver vingt espèces protégées, mais en attendant, les opposants restent déterminés à médiatiser encore plus leur lutte et à la poursuivre sur le terrain. Ils appellent déjà leurs soutiens à les rejoindre pour une manifestation de réoccupation deux semaines après l’expulsion, et un rassemblement est prévu le 2 mai devant le tribunal pour soutenir Jean-Pierre Simon, un paysan, poursuivi en justice pour avoir prêté son tracteur et sa remorque aux opposants.

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