Le quinquennat de Macron sera celui d’une austérité accrue

Le gouvernement a annoncé mercredi 12 juillet un plan d’économies de 80 milliards d’euros dans les dépenses publiques d’ici à 2020.

Malika Butzbach  • 13 juillet 2017
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Le quinquennat de Macron sera celui d’une austérité accrue
© photo : TIZIANA FABI / AFP

L’exécutif a dévoilé mercredi 12 juillet son rapport d’orientation sur les finances publiques, chargé de préparer les débats sur ce sujet au Parlement. L’objectif est précis : ramener le déficit du pays à 0,5 % du PIB en 2022. Objectif possible uniquement par la réalisation de 80 milliards euros d’économies, selon le journal Les Échos.

Un chiffre très au-dessus des 60 milliards prévus par le candidat d’En marche ! durant la campagne. Le gouvernement justifie cette augmentation par l’état des finances publiques qui serait plus dégradé que prévu. Il précise aussi que ces économies permettraient à l’exécutif de « retrouver des marges de manœuvre » pour les priorités du quinquennat.

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La Sécurité sociale touchée

Le gouvernement table déjà sur le gain de certaines recettes fiscales avec une hausse de la fiscalité sur l’énergie (à hauteur de 2 milliards) et celle du prix du tabac (500 millions). En dehors de ces deux points, ce sont les structures de l’État qui devront se serrer la ceinture. Le Premier ministre s’est engagé à stabiliser les dépenses publiques en 2018 et économiser 20 milliards. La Sécurité sociale sera mise à contribution à hauteur de 8 milliards, ce qui pourra se traduire par d’importants déremboursements, même s’il est compliqué d’en mesurer l’ampleur à l’heure actuelle.

Les minimas sociaux, « un gisement »

Dans le document, d’autres pistes énoncées font penser à une modification des périmètres de l’action publique : il est notamment question des transports et du logement. Les Échos évoque une « réflexion » sur les aides au logement (APL, ALF et ALS), dont le coût est chiffré à 18 milliards chaque année. Notons aussi que, dans le texte, les minimas sociaux sont mentionnés comme étant « un gisement d’efficience » et que « le gouvernement entend lancer des réformes structurelles dans les secteurs de l’action publique identifiés comme porteurs d’inefficiences ». Le ton est donné.

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