Reporters sans frontières alerte sur les violences policières contre des journalistes
Si les violences de la part des forces de l’ordre touchent d’abord les habitants des quartiers populaires, les journalistes sont aussi trop souvent ciblés en marge des mobilisations sociales. RSF saisit le Défenseur des droits.
C ouvrir une manifestation ou un événement public en France est aujourd’hui devenu une activité à haut risque pour les reporters et les photographes » : c’est ainsi que Reporters sans frontières (RSF) amorce son communiqué publié vendredi 7 juillet, alertant sur les violences policières récurrentes dont des journalistes ont été récemment la cible dans l’exercice de leurs fonctions, alors qu’ils couvraient des mobilisations sociales telles que Nuit debout, les manifestations contre la loi El Khomri ou encore celles qui ont émaillé la récente période électorale.
En conséquence, l’association a décidé de saisir « le Défenseur des droits afin qu’il mène des investigations, qu’il demande des sanctions le cas échéant, et surtout qu’il adresse des recommandations fermes et précises aux autorités, notamment celle de respecter la liberté d’informer des journalistes ». En effet, pour RSF, de tels agissements de la part des forces de l’ordre relèvent d’une « forme de censure ».
Autour des cas de 10 reporters, RSF a constitué des dossiers illustrant les violences, insultes, menaces, voire « humiliations à caractère sexuel », dont sont victimes de manière délibérée et non justifiée beaucoup plus largement les journalistes, même lorsqu’ils sont clairement identifiables comme tels. Ces actes entraînent parfois des blessures. Ainsi, « Ugo Amez a dû être arrêté trois jours après avoir reçu un tir tendu de Flash-Ball, Michel Bunel a eu le doigt brisé par un coup de matraque ».
Si les journalistes ne sont pas les premières cibles de violences policières – qui sont d’abord les habitants des quartiers populaires, les migrants et les activistes –, leur capacité à exercer leur métier sans entraves est fondamentale pour remplir convenablement sa mission auprès du public. Prévenir de tels agissements est donc un enjeu majeur pour la liberté de la presse
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