La reprise est là… mais surtout pour les actionnaires

Les dividendes versés par les multinationales ont atteint un record au deuxième trimestre 2017, en raison de l’amélioration économique mondiale. De quoi se demander si tout cet argent ne pourrait pas être mieux utilisé…

Vincent Richard  • 25 août 2017
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La reprise est là… mais surtout pour les actionnaires
© Photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Un peu plus de 40 milliards de dollars. C’est ce que les actionnaires des multinationales françaises ont touché au deuxième trimestre 2017, selon une étude de l’indice Janus Henderson Global Dividend publiée lundi et portant sur les 1 200 sociétés à plus forte capitalisation boursière dans le monde. Cela traduit une augmentation réelle de 6,1 % par rapport au deuxième trimestre 2016 (chiffre ajusté pour les taux de change et d’autres facteurs). Et ce grâce à la reprise économique en Europe, où l’augmentation des dividendes atteint 5,8 %.

Cocorico, ces chiffres permettent à la France de conserver son titre de championne d’Europe des dividendes, devant l’Allemagne (34,1 milliards de dollars) et le Royaume-Uni (32,5 milliards). L’étude indique également que les trois quart des sociétés françaises concernées ont maintenu ou augmenté les dividendes distribués, et que l’entreprise PSA a pu en payer pour la première fois depuis depuis six ans à ses actionnaires.

On respire pour ces derniers, pas encore pour les salariés de l’ancien sous-traitant de PSA GM&S, qui ne sont pas tirés d’affaire. Car si ces chiffres sont excellents pour la capitalisation boursière, ils étonnent en comparaison de l’austérité prônée par le gouvernement, et infligée à la population à coup d’augmentation de la CSG, de coups de rabot aux APL ou aux contrats aidés. Comme le soulignait ce vendredi matin Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, au micro de Jean-Jacques Bourdin (à voir ici, à 10’20’’), _« la reprise économique est là, mais elle ne profite pas à tout le monde ». Le syndicaliste proposait donc de mettre en débat le « coût du capital » plutôt que le « coût du travail », et d’utiliser l’argent, puisque comme l’indique l’étude « il y en a », pour augmenter les salaires, les pensions et l’indemnisation des chômeurs.

Économie
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