Françoise Héritier, une anthropologue engagée…

La deuxième femme élue professeure en 1982 au Collège de France n’avait de cesse de coupler son travail scientifique avec des interventions rigoureuses dans le débat public, comme la lutte contre le sida ou le mariage pour tous.

Politis  • 22 novembre 2017
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Françoise Héritier, une anthropologue engagée…
Yannick Coupannec/Leemage/AFP

En avril 2013, elle avait reçu Politis au lendemain de l’adoption à l’ONU d’un accord international contre les violences faites aux femmes. Engagée de longue date en faveur des droits des femmes, Françoise Héritier se félicitait de cette « avancée fondamentale » d’un texte affirmant avec force que ces violences ne sauraient se justifier « par aucune coutume, tradition ou considération religieuse ». Pour autant, l’anthropologue expliqua comment, depuis (au moins) le paléolithique, « les injustices et les violences qui frappent les femmes ne sont pas des épiphénomènes culturels mais un phénomène universel ». Pis, « l’homme est la seule espèce animale, parmi les mammifères en tout cas, où les mâles tuent les femelles ».

Née dans une famille de modestes fonctionnaires bourguignons, elle fut la deuxième femme élue professeure en 1982 au Collège de France (après Jacqueline de Romilly), où elle succéda à son « maître » Claude Lévi-Strauss. Spécialiste d’anthropologie sociale et particulièrement des questions de parenté et de filiation en Afrique subsaharienne, elle n’avait de cesse de coupler son travail scientifique avec des interventions rigoureuses dans le débat public, comme la lutte contre le sida – elle sera, six ans durant, la courageuse première présidente du Conseil national du sida, nouvellement créé en 1989 – ou le mariage pour tous. Elle est décédée le jour de ses 84 ans, le 15 novembre.

Les échos
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