Mauvaise météo pour la COP 23

L’Organisation météorologique mondiale livre un sérieux avis de tempête à la conférence sur le climat qui ouvre ses débats à Bonn.

Claude-Marie Vadrot  • 6 novembre 2017
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Mauvaise météo pour la COP 23
© photo : ADALBERTO ROQUE / AFP

L’étude que publient cette semaine les scientifiques de l’Organisation météorologique mondiale [1] devrait être examinée attentivement par tous les participants à la COP 23, tant elle est accablante et inquiétante sur tous les sujets abordés.

Dans un inventaire à la Prévert tiré de la compilation des observations et mesures provenant de toutes stations météo de la planète, l’étude pointe toutes les caractéristiques inquiétantes de l’année 2016. En soulignant que cette année aura une fois de plus été très chaude : notamment dans le sud de l’Europe, en Afrique du Nord, dans une grande partie de l’Afrique centrale, avec des températures records en Russie et en Chine.

Le reste du dossier n’est pas plus réjouissant et marque les tous les changements en cours :

• Les pluies. Des variations hors normes de plus en plus importantes sont notées dans de nombreuses régions, qui provoquent des sécheresses ou des inondations. Les sécheresses ont sévi en France, dans les régions méditerranéennes et en Afrique de l’Est. Et des inondations catastrophiques ont eu lieu en Inde.

• Neige et glaces. La banquise de l’Arctique est largement inférieure (entre 25 et 31 %) à la moyenne mesurée entre 1981 et 1990. On observe aussi une baisse du niveau du manteau neigeux dans le monde entier. Les glaciers recouvrant une partie du Groenland ont perdu 3 600 milliards de tonnes depuis 2002.

• Mers et océans. Le niveau des mers recommence à monter. De plus, les eaux marines ont battu un nouveau record de températures et leur acidification se poursuit.

• Gaz à effet de serre. Le taux du CO2 poursuit son augmentation et a atteint 403,3 parties par million (ppm) dans l’atmosphère contre 400 l’année de l’Accord de Paris (2015).

• Tempêtes. L’énergie cyclonique cumulée a atteint la valeur la plus forte jamais constatée. Alors que l’année n’est pas terminée, on compte déjà 23,5 millions de personnes déplacées suite à des situations météorologiques « exceptionnelles ».

• Températures. La Californie, où la période estivale a connu la chaleur la plus élevée de son histoire n’est pas la seule région de la planète à avoir souffert de hautes températures. L’année 2016 fut exceptionnelle dans le monde entier en matière d’incendie, tant en surfaces brulées qu’en victimes humaines. Mais l’Argentine, le Moyen-Orient et l’Australie ont battu des records de froid.

[1] Institution spécialisée des Nations unies, l’OMM comprend 191 pays membres.

Écologie
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