Nicaragua : Ortega s’enfonce dans le sang

Depuis avril, la répression a causé 300 morts et 2 000 blessés.

Politis  • 18 juillet 2018
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Nicaragua : Ortega s’enfonce dans le sang
photo : Marvin RECINOS/AFP

Daniel Ortega finira-t-il comme le sinistre Somoza, le dictateur sanglant que lui et les forces sandinistes avaient détrôné en 1979 ? Le président du Nicaragua en prend la voie, avec encore deux étudiants tués d’une balle dans la tête et quatorze autres blessés, le 14 juillet. Pendant près de vingt heures, plus de 200 étudiants ont vécu la terreur dans une église où ils avaient trouvé refuge. Les paramilitaires, visages masqués, ont tenté par deux fois de brûler l’édifice. Le cardinal de Managua, Leopoldo Brenes, présent lors du siège, a qualifié le gouvernement d’« unique responsable » de ces violences – très influente au Nicaragua, l’Église catholique soutient la demande des manifestants et tente la médiation afin d’endiguer la répression.

Les étudiants sont en première ligne d’un mouvement massif de protestation déclenché le 18 avril contre Ortega. Aujourd’hui âgé de 72 ans, il était revenu au pouvoir en 2007, après avoir dirigé le pays de 1979 à 1990. Bien qu’il ait reculé sur plusieurs réformes très contestées, la mobilisation populaire ne faiblit pas contre une dictature rongée par la corruption et le népotisme. Les opposants réclament la tenue d’élections anticipées dès 2019 – le mandat s’achève en 2021. Flanqué de sa très impopulaire épouse Rosario Murillo, vice-présidente depuis 2017, il qualifie les protestataires de « délinquants issus de la droite putschiste soutenue par les États-Unis ». Depuis avril, la répression a déjà causé 300 morts et 2 000 blessés.

Les échos
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