Gestion de l’eau : Une loi saumâtre pour les communes

Face à un mouvement citoyen de plus en plus puissant, les multinationales peuvent s’appuyer sur une nouvelle loi.

Politis  • 3 octobre 2018
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Gestion de l’eau : Une loi saumâtre pour les communes
Philippe Roy/Aurimages/AFP

Les règles changent dans la guerre de l’eau. Face à un mouvement citoyen de plus en plus puissant de reprise en main de la gestion de l’eau potable, les multinationales peuvent s’appuyer, depuis fin août, sur une loi qui semble taillée à leur (dé)mesure. La compétence eau et assainissement devra obligatoirement être transmise aux communautés de communes, entre 2020 et 2026, pour les villes et villages qui auraient conservé leur propre gestion. Un transfert aux forceps qui accélère la constitution de gros réseaux centralisés sur lesquels les communes devront se brancher, même lorsqu’elles disposent d’un petit réseau de proximité qui fonctionne.

Le Sénat a livré une intense bagarre, pendant près d’un an, pour faire barrage à cette nouvelle loi, finalement promulguée le 5 août. Car cette perte de souveraineté est reçue comme un ultime affront par plus d’un·e maire, notamment dans les territoires ruraux et montagneux. « Nous sommes capables de mutualiser si le besoin se fait sentir », tonne Robert Cartier, édile du petit village de Saint-Martin-de-Clelles (Isère), niché au pied du mont Aiguille. Il dénonce une destruction pure et simple de l’échelon communal. Le divorce est donc consommé entre le gouvernement et les petits maires, malgré les discours de l’exécutif louant la proximité et l’importance des communes : « Y a-t-il encore quelqu’un d’assez naïf pour croire à ces balivernes, à ces sornettes, à ces carabistouilles ?, s’est emporté Vanik Berberian, président de l’Association des maires ruraux de France, sur Facebook. La commune n’est pas seulement menacée, elle est très clairement attaquée ! »

Les échos
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