Revue « Débordements » : lire le cinéma

La revue en ligne Débordements lance un premier numéro sur papier. Réjouissant.

Christophe Kantcheff  • 12 juin 2019 abonné·es
Revue « Débordements » : lire le cinéma
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Au bout de sept années d’activité sur Internet, la revue de cinéma Débordements se déploie également sur le papier. Un premier numéro vient de paraître, très élégant, qui dénote une semblable exigence quel que soit le support. Un éditorial collectif (même si la revue papier a un rédacteur en chef, Raphaël Nieuwjaer) réaffirme le principe qui a présidé à la naissance de Débordements : quelques amis, jeunes, créent un « lieu de paroles, une zone qui invente son propre temps et ses propres conditions pour essayer de penser ».

Les deux termes qui accompagnent le nom de la revue, « critique » et « recherche », en situent la réjouissante ambition. On est moins dans le jugement de valeur que dans des tentatives d’éclaircissement et de prolongement par la pensée du geste cinématographique. Et si les membres de la rédaction distinguent a posteriori une « ligne », celle-ci désigne un espace de regard privilégié : « une attention à la manière dont les films se frottent au réel et aux imaginaires contemporains ou, de façons singulières, font vivre une articulation entre l’esthétique et le politique, la réalité et la fiction ».

Se lancer sur le papier, avec un riche numéro (annuel pour commencer) au contenu spécifique, constitue « un pari ». Pari réussi avec cette livraison consacrée aux liens entre le cinéma et la vie urbaine. On y trouve ainsi un morceau de choix avec une étude systématique de chaque série due au célèbre scénariste David Simon : The Wire, bien sûr, mais aussi Treme, The Corner, Generation Kill, Show Me a Hero… Une passionnante interview de Philippe Faucon, ou encore un entretien croisé avec Mariana Otero (L’Assemblée), Matthieu Bareyre (L’Époque) et le collectif Les Scotcheuses… Ici, le plaisir de la réflexion se noue à celui de la lecture.

Culture
Temps de lecture : 2 minutes