Tourisme de masse : Protestations en Corse et à Venise
En cause : la spéculation immobilière causée par l’afflux touristique et le retour des grands navires de croisière dans la lagune de la cité des doges.
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À Venise, un premier paquebot a pénétré dans l’enceinte de la ville, samedi 5 juin, après dix-sept mois d’absence pour cause de pandémie. Un retour qui a provoqué la colère du mouvement No grandi navi (« Non, aux bateaux de croisière »). Une mobilisation a été organisée pour dénoncer les dégâts provoqués par le passage de ces immenses navires. Les bateaux de croisière raclent le fond de la lagune à chaque passage, polluent avec la fumée de leurs cheminées et déversent des milliers de visiteurs dans les rues déjà saturées de Venise. Fin mai, le gouvernement a interdit l’accès à ces navires mais, dans les faits, cela ne sera pas respecté tant que le terminal extérieur à la ville ne sera pas achevé, ce qui risque de prendre plusieurs années.
Notre dossier > Venise : Manne et malédiction du tourisme
Le même jour, en Corse, les militants du mouvement nationaliste Corsica Libera ont occupé un complexe hôtelier à Lecci (Corse-du-Sud). « Les spéculateurs dehors ! Maintenant ça suffit ! » pouvait-on lire, écrit en corse, sur les banderoles accrochées à la façade de l’hôtel. Les militants dénoncent la spéculation immobilière qui règne sur l’île, en grande partie due au tourisme, empêchant la majorité des Corses d’accéder à la propriété.