Fin d’une illusion…
Il n’aura pas fallu trois mois pour que l’illusion se dissipe. Et voilà : Emmanuel Macron est banalement de droite. La belle découverte !
Il n’aura pas fallu trois mois pour que l’illusion se dissipe. Et voilà : Emmanuel Macron est banalement de droite. La belle découverte !
Il n’a pas suffi à Emmanuel Macron de convier M. Netanyahou à une cérémonie où celui-ci n’avait rien à faire, il lui a grossièrement emprunté sa propagande.
Daech n’est pas la cause de tout. Il se situe même nettement du côté des conséquences. On en parle trop souvent comme d’une mauvaise herbe qu’il suffirait d’arracher.
Avec les accents charitables du prêche, Emmanuel Macron s’est livré en réalité devant le Congrès à une charge violente contre toutes les valeurs collectives.
La gauche a toujours été pluraliste. Elle ne peut se réduire à aucune hégémonie. Malgré ses déconvenues électorales, Hamon incarne solidement une autre gauche que celle de Mélenchon.
Dans la nouvelle Assemblée, tout est nouveau, sauf le projet. Et encore ! L’habileté d’Emmanuel Macron est de créer l’illusion du neuf. Il ne faut pas sous-estimer cet aspect.
Seule la France insoumise tire son épingle du jeu. Mais le plus souvent aux dépens de ceux, communistes et socialistes de gauche, qui auraient dû, qui auraient pu, être ses partenaires.
La gauche n’a pas été à la hauteur des enjeux. Il aurait fallu le souffle de l’histoire, plutôt que les querelles picrocholines. Il est trop tard pour le premier tour.
La séquence internationale du nouveau Président a été quasi triomphale. Mais le grand rendez-vous sera pour bientôt, à la fois social et européen.
Jamais la conflictualité sociale n’a autant été dissimulée derrière des discours d’apparence consensuelle. La période est à l’enfumage.
Le style Macron peut être aimable, mais la recette est violente. Il veut parachever le travail entamé au cours du quinquennat de François Hollande.
Nous savons que, dimanche soir, un des deux personnages deviendra président de la République, et que ne pas choisir, c’est quand même choisir.
On aurait tort de croire que la fuite des dirigeants socialistes vers Macron relevait seulement de la trahison ; elle opérait une recomposition amorcée depuis longtemps dans les esprits.
Le vote Mélenchon comporte des risques. Bien moins toutefois qu’une victoire de Fillon ou même de Macron. Il est à la fois de conviction et d’utilité.
La Syrie est une tragédie sans nom. C’est aussi un miroir où chacun dit son rapport au monde, à la démocratie et au pouvoir.
La « gauche » est volée par François Hollande, mais le « peuple » l’est par Marine Le Pen. D’où, peut-être, un risque de confusion, et un point de départ politique très discutable.
L'édito de Guillaume Meurice, rédacteur en chef invité de Politis.
Quoi qu’il advienne, Fillon sera le héros négatif et mystérieux de cette campagne présidentielle. Son obstination en aura spectaculairement détourné le cours.