Economie solidaire : sauvez Akordi !

Thierry Brun  • 22 janvier 2007
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La strasbourgeoise Akordi est une coopérative de commerce équitable qui occupe le local d’une association mise en liquidation. Mais elle est menacée d’expulsion et lance un appel à dons.

Akordi, cela signifie être en harmonie en esperanto, et c’est aussi une coopérative née il y a six mois, « pour le développement du commerce équitable et de l’économie solidaire » , précise la gérante, Sonia J. Fath.
Mais les actuels occupants du 26, Grand’Rue, une rue commerçante située entre la gare et le centre de Strasbourg, sont loin de trouver cette harmonie dans les locaux d’une ancienne association de commerce équitable. En effet, la coopérative, soutenue par une dizaine de bénévoles, « occupe le local de l’association La Cédraie, qui a été mise en liquidation judiciaire avec 368 000 euros de dettes. Quand j’ai appris qu’on voulait fermer le magasin, je me suis mise en tant que bénévole derrière le comptoir afin d’étudier s’il était possible de sauver l’association. Mais en apprenant l’ampleur des dégâts, il n’a pas été possible de la sauver » , explique Sonia.

La liquidation est prononcée le 23 octobre 2006 et la coopérative lui a succédé dans les locaux, « afin que le magasin puisse rester ouvert et que les activités puissent continuer. Malheureusement, le liquidateur mis en place par le tribunal a mandaté une agence pour fixer un droit au bail de 35 000 euros. Comme nous sommes tous RMIstes ou presque, nous n’avons pas ces moyens » . Entre-temps, elle apprend qu’un compromis de vente de 25 000 euros a été signé avec un petit commerce de bijoux. Mais elle ne renonce pas à son projet de sauver ce lieu consacré au commerce équitable et à l’économie solidaire. En jeu, un site exceptionnel pour le développement du commerce équitable : « Nous avons travaillé le commerçant pour qu’il nous laisse le local, ce qu’il semble prêt à faire. Mais, il y a quelques jours, il est venu au magasin, et je me suis rendu compte qu’il avait déjà l’argent et nous toujours pas. Deux jours plus tard, nous avons reçu la visite de l’huissier avec une sommation de quitter les lieux sous 48 heures, soit le 20 janvier au soir, ce que j’ai refusé de faire » .

Depuis, la coopérative est à la recherche de 30 000 euros, 25 000 pour le droit au bail et 5 000 pour quelques frais (agence, caution de loyer). Elle en a déjà trouvé 10 000, mais il en manque encore 20 000. N’en doutez pas, la gérante et ses bénévoles sont déterminés à continuer d’occuper les lieux : «Nous allons commencer par installer une tente de squat en plein milieu du magasin» . Et elle a de plus en plus de soutien. Peut-être réussira-t-elle à lever tous les obstacles.

Coopérative Akordi, 26, Grand’Rue, 67000 Strasbourg, www.akordi-coop.org.

Sonia J. Fath est joignable le matin avant 9 h 30 et le soir après 20 h, tél. : 03 88 78 12 16, contact@alter-france.net. On peut aussi appeler Florian Laveuve au 06 62 28 67 88. Dons à adresser à l’association ICEA-Pour AKORDI, 36 rue de la Chênaie, 67201 ECKBOLSHEIM.

Temps de lecture : 3 minutes
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