La gauche à 26%, vraiment?

Michel Soudais  • 17 mars 2007
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C’est devenu une habitude. Au point que l’on finirait presque pas ne plus remarquer ce que cela peut avoir de réducteur. Vendredi soir, à Charleville-Mézière, où il chauffait la salle avant l’entrée en scène de Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn a eu ce mot: «Quand la gauche a choisi sa candidate, alors tous les socialistes sont derrière elle et moi le premier.»

La gauche? Non… pas tout à fait. Seul le PS a désigné sa candidate. Le PRG, puis le MRC, s’y sont ralliés. Les autres formations qui composent la gauche politique ont chacune leur candidat. Marie-George Buffet pour le PCF. Dominique Voynet pour les Verts. Olivier Besancenot pour la LCR. Arlette Laguiller pour Lutte ouvrière. Gérard Schivardi pour le Parti des travailleurs. A ceux-là, il faudrait aussi compter avec la gauche associative et syndicale. José Bové, dont on ne saura que lundi s’il a les parrainages nécessaires pour se présenter, est issu de ces rangs-là. Le syndicaliste paysan a aussi le soutien d’une petite formation politique, Les Alternatifs, et de nombreux « inorganisés » qui sont aussi une composante de la gauche.

Alors quand DSK (il n’est pas le seul, François Hollande a le même désastreux tic de langage) dit «LA gauche» pour désigner le PS et ses satellites, il n’exclut pas seulement de la famille tous ceux que je viens de citer. Il ramène également celle-ci au score que les instituts de sondage accordent à la candidate soutenue par le PS, le PRG et le MRC, au premier tour: 23% à 26%. Beau résultat!

Quand la gauche politique est créditée dans les mêmes études d’opinion de 35% à 40%, soit un niveau déjà historiquement parmi les plus bas, est-il besoin d’en diminuer encore l’audience? A moins que l’objectif soit de préparer les esprits à un rapprochement avec l’UDF: Si la gauche est à ce point si faible, il faut bien séduire les électeurs centristes pour envisager de constituer une majorité. Peut-être même s’entendre avec leurs représentants…

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