Marché du travail, marché de dupes

Thierry Brun  • 8 janvier 2008
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Une étape sociale importante aura lieu mercredi 9 janvier et jeudi 10 janvier avec la négociation sur l’assurance chômage, la sécurisation des parcours professionnels et le contrat de travail. Un accord sans précédent par l’ampleur des mesures de précarisation y sera présenté.

En effet, la dernière mouture patronale du projet d’accord sur la modernisation du marché du travail maintient les dispositions les plus contestées par les syndicats, comme un nouveau mode de rupture « amiable » des contrats de travail. Le texte sera examiné par les partenaires sociaux lors d’une dernière séance de négociation prévue sur la modernisation du marché du travail.

Onze associations et collectifs, regroupant notamment des chômeurs et des travailleurs précaires, jugent « tout simplement inadmissibles », « les dernières propositions du patronat » dans un « communiqué unitaire ». Parmi les signataires de ce texte, figurent, les associations de chômeurs AC ! et Apeis, le collectif national pour les droits des femmes, la fondation Copernic ou encore l’Union Syndicale Solidaires, Génération précaire et Stop Précarité. Les signataires appellent à un rassemblement le jeudi 10 à 18 heures devant les locaux du Medef à Paris, et demandent « aux syndicats représentés dans cette négociation de rejeter vigoureusement de tels reculs et d’organiser une mobilisation importante de tous, salariés en emploi ou non, étudiants, jeunes… dès les prochaines semaines ».

Le volet assurance-chômage » est « repoussé purement et simplement à la négociation de la future convention Unedic prévue fin 2008 », expliquent le texte des associations et collectifs. Le reste du projet d’accord, qui concerne essentiellement le contrat de travail (embauche, période d’essai, licenciement), est « un marché de dupes dans le sens où, en échange de quelques très modestes avancées en terme de sécurité pour le salarié, la plupart du temps peu précises et non contraignantes pour l’employeur, la flexibilité voulue par le patronat (et le gouvernement) avance à pas de géant », indiquent les onze associations et collectifs qui ont rendu public une « analyse des propositions patronales », réalisée par les économistes Marie-Thérèse Dufour et Thomas Coutrot ( voir aussi l’analyse de Thomas Coutrot dans le numéro 983 de Politis, daté du 4 janvier ).

Il s’agit, ajoutent les signataires du communiqué, d’une « offensive sans précédent contre les droits des salariés et des chômeurs ». Aussi demandent-ils aux syndicats « de rejeter vigoureusement de tels reculs et d’organiser une importante mobilisation de tous ».

Temps de lecture : 2 minutes
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