Sarkozy-Bruni: Encore une promesse non tenue!

Michel Soudais  • 24 janvier 2008
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Ségolène Royal s’érige en notaire scrupuleuse des promesses non tenues de Nicolas Sarkozy. Rêve-t-elle de le voir appliquer tout son programme antisocial? En tout cas, dimanche dernier, à la Mutualité, l’ex-candidate a délivré sa sentence: «Rien n’est pire que la trahison des engagements.»

C’est le cas sur l’Europe, puisque le candidat de l’UMP avait promis de négocier un mini-traité qui s’avère être aussi important et encore moins simple que le traité qu’il est censé remplacer. C’est aussi le cas sur le pouvoir d’achat: «Je serais le président de l’augmentation du pouvoir d’achat» , avait ainsi promis Nicolas Sarkozy. Or, le 8 janvier, chacun a pu voir le président avouer son impuissance, arguant que les caisses sont vides et que ce sont les patrons qui décident des salaires.

Mais s’il est des infidélités à la parole donnée connues de tous, d’autres doivent bien être passé inaperçues. Soucieux d’aider la dame en blanc (et pour lui être agréable), nous avons recherché un de ces serment non respectés. Et nous avons trouvé dans un discours de campagne prononcé à Tours, le 10 avril 2007, cette profession de foi totalement hypocrite au regard des récents débordements sentimentaux de notre Président Bing-bling pour Carla Bruni:

«Etre Président de la République tel que je le conçois, c’est une ascèse, c’est l’oubli de soi, de son bonheur personnel, de ses sentiments, de ses intérêts pour ne plus avoir en tête que le bonheur des Français, le prestige de la France, la grandeur de l’Etat et le bien commun.»

C’est beau comme un prêche de télévangéliste, non? Mais lisez plutôt la suite…

*«Il ne faut pas être candidat à la Présidence de la République française si l’on ne veut rien donner de soi-même, si l’on ne veut rien sacrifier, si l’on ne cherche que son bonheur et la réussite sociale.

Il ne faut pas être candidat à la Présidence de la République si l’on n’est pas prêt à s’imposer davantage de devoirs que les autres. Parce qu’un Président de la République c’est quelqu’un qui n’a pas plus de droits, plus de privilèges et moins de devoirs. Mais quelqu’un qui au contraire a moins de droits, moins de privilèges que quiconque et plus de devoirs.

Il ne faut pas être candidat à la Présidence de la République si l’on ne se sent pas capable de donner l’exemple et de s’imposer à soi-même les sacrifices que l’on demande aux autres.»*

Là, on aimerait savoir quel sacrifice il y a à augmenter son salaire de 206%. Et si ce n’est pas un privilège interdit à quiconque n’est pas Nicolas Sarkozy… A moins que notre bon Président ait voulu donner l’exemple. On devrait alors voir se multiplier dans les manifs des pancartes réclamant 206% pour tous.

Temps de lecture : 3 minutes
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