Besancenot, nouveau Coluche?

Michel Soudais  • 27 novembre 2008
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Comme beaucoup, j’ai découvert aujourd’hui le long entretien qu’Olivier Besancenot a donné à l’Express. Je n’ai rien à redire à la proclamation de l’ex-candidat à la présidentielle de la LCR, reprise en titre de l’interview: «Etre élu ne sera jamais pour moi un métier.» Je la trouve même plutôt saine en un temps où la professionnalisation de la politique est une dépossession des citoyens.

Mais à bien lire ce que dit le porte-parole du NPA dans cet entretien, un passage qui n’a pas retenu l’attention du Figaro ou du Monde.fr, me laisse totalement dubitatif . J’y découvre que le modèle politique de la figure de proue de l’extrême gauche n’est ni Trotski ni Che Guevarra, comme on pouvait le croire naïvement, mais… Coluche. Pour être complet, je cite la question de l’Express et la réponse de Besancenot:

L’Express: Au cours d’un récent entretien, vous citiez Coluche: «La moitié des hommes politiques sont des bons à rien; l’autre moitié sont prêts à tout.» Est-ce ce que vous pensez vraiment ?

Besancenot: Oui, je le pense. Si Coluche avait été de ce monde, je n’aurais jamais été candidat à l’élection présidentielle. J’aurais voté pour lui.

Facteur en activité, Olivier Besancenot n’en est pas moins un homme politique , puisque porte-parole d’un parti et déjà deux fois candidat à l’élection présidentielle. D’où ma première question: Se range-t-il dans la catégorie des «bons à rien» ou de ceux qui sont «prêts à tout»?

Puisqu’il affirme qu’il n’aurait jamais été candidat à l’élection présidentielle si Coluche avait été de ce monde, est-ce à dire qu’il conçoit son rôle politique comme celui d’un amuseur, clown et homme de spectacle? Je conçois volontiers ce que ma question peut avoir de provocation pour tous les militants et sympathisants du NPA. Mais enfin… je veux leur dire ici en toute amitié qu’il y a quelque contradiction à prétendre ne pas être uniquement un parti protestataire, affirmer même vouloir gouverner, et se revendiquer «coluchien».

Temps de lecture : 2 minutes
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