Cannes 2009 : On prend les mêmes…

Christophe Kantcheff  • 8 mai 2009
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Pedro Almodovar, Ken Loach, Michael Haneke, Quentin Tarantino, Lars Von Trier… La liste des cinéastes en compétition officielle cette année ressemble à une sélection sur papier glacé, riche mais sans risques. On peut comprendre que Gilles Jacob et Thierry Frémaux, les sélectionneurs, restent fidèles aux réalisateurs qu’ils ont déjà invités lors des éditions précédentes (et pour nombre d’entre eux, plusieurs fois), et qu’ils ne conçoivent pas d’arrêter de donner de leurs nouvelles, en montrant leurs derniers films. Mais cette noble attitude comporte quelques inconvénients. Celui, en particulier, de transformer cette sélection officielle en un club de plus en plus fermé et hyper balisé. Même si les films des uns ou des autres peuvent encore s’avancer sur des chemins esthétiques escarpés, la compétition, au total, a quelque chose d’académique.

C’est donc ailleurs, dans les autres sélections (Un Certain regard, la Quinzaine des réalisateurs) et dans la programmation de l’Acid, que le regard du festivalier a des chances de plonger dans l’inconnu. Là, peu de noms de célébrités (sinon Francis Ford Coppola qui, insatisfait d’être sélectionné hors compétition dans l’officielle, a préféré proposer son film à la Quinzaine, qui, trop chanceuse, l’a mis en ouverture), quelques habitués (Alain Cavalier ou Pavel Longuine à Un Certain regard, Pedro Costa ou Alain Guiraudie à la Quinzaine…), mais surtout, beaucoup d’inconnus, gages de découvertes.

Pour le chroniqueur dénué du don d’ubiquité, et dont la seule personne résume l’équipe de Politis dépêchée en terre cannoise, la tâche reste ardue. Comment faire pour se couper en trois, voire en quatre ? Qu’il se débrouille, se dit le lecteur, qui, légitimement (mais cruellement), n’a cure de ces futiles détails…

Temps de lecture : 2 minutes
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