Deux déclarations importantes du NPA et du PG

Michel Soudais  • 9 septembre 2009
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Illustration - Deux déclarations importantes du NPA et du PG

Nous vivons une période formidable! Je sais cela fait un peu cliché de le dire comme ça, mais je ne chante pas les vertus de la crise. Non, rassurez-vous. Mais deux déclarations, quasi concomittantes, reçues par mail ce mardi après-midi, me poussent à reprendre mon clavier, après y avoir passé tant d’heure à boucler un dossier à paraître dans Politis , jeudi.
La première, en provenance du Comité exécutif du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), affirme dans son titre que «face au projet de coalition du centre gauche, la gauche radicale» est «à l’heure des choix» .
La seconde émane du secrétariat national du Parti de gauche (PG); elle réitère et justifie la proposition déjà faite aux composantes du Front de gauche par Jean-Luc Mélenchon, dans l’Humanité , d’ «un front durable» aux scrutins régional, présidentiel et législatif ; elle appelle aussi le PCF à lever une «ambiguité» pointée sur son blog par le fondateur du PG, celle qui consiste à tenir «des ateliers avec la participation du PS» alors que «le PS n’a pas sa place dans le Front de gauche» .
Le lecteur attentif notera dans ces deux déclarations plus de convergences que de divergences. Et que toutes deux proposent de travailler au sein d’un ou de «groupe(s) de travail» commun(s) à la préparation des régionales et au soutien des luttes.

Un effet du rapprochement PS-MoDem

La déclaration du NPA confirme que le parti d’Olivier Besancenot n’entend plus seulement riposter aux attaques de la droite et à la politique de Nicolas Sarkozy, mais veut désormais travailler à ce que «la gauche radicale» (comme il l’appelle), «l’autre gauche» (suivant la terminologie de Mélenchon), «la gauche de gauche» (disait Bourdieu avec prescience), incarne la relève d’une gauche en voie de centrisation. C’était déjà l’impression que j’avais eu au retour de son université d’été à Port-Leucate.
J’en veux pour preuve le parallèle fait entre les rapprochements auxquels on assiste entre le PS (le PRG, Chevènement et une partie des Verts) et le MoDem et le précédent italien: «C’est exactement le même scénario qui a conduit à la catastrophe en Italie, lit-on dans la déclaration. Alliée au centriste Prodi, la gauche a d’abord battu Berlusconi puis déçu les attentes populaires, ouvrant la voie à Berlusconi II. Aujourd’hui, il ne reste plus un seul député de gauche au parlement italien. Attendre 2012 pour battre Sarkozy, puis mener une politique de droite qui prépare son retour n’est pas la bonne voie.»
Si le NPA pense que le fait qu’il n’y ait «plus un seul député de gauche au parlement italien» est une «catastrophe» , c’est qu’il estime qu’avoir des élus peut être utile. Par rapport au discours tenu ces derniers mois, l’inflexion est réelle. Elle rend possible les discussions en vue d’un rassemblement de la gauche radicale, car pour avoir des élus et «battre la politique de Nicolas Sarkozy dans la rue et dans les urnes» il faut une stratégie qui soit aussi une stratégie électorale. Ce qui suppose des alliés.
Le NPA, c’est l’intérêt de sa déclaration, fait une proposition en ce sens. Le PG en fait aussi une, plus développée mais nullement incompatible. J’y reviendrai assurément.

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A lire en intégralité:
La déclaration du Comité exécutif du NPA
La déclaration du Secrétariat national du PG

Temps de lecture : 3 minutes
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