Copenhague, out and in

Patrick Piro  • 17 décembre 2009
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Cela fait des semaines que l’on savait, puisqu’ils l’avaient annoncé, que le Climat justice action tenterait « d’envahir » le Bella center, siège des
négociations du sommet de Copenhague. Sans espoir évidemment, la sécurité est
sur les dents, les chefs d’État sont là.

Illustration - Copenhague, out and in

Illustration - Copenhague, out and in

Pour faire bonne mesure, il n’y aurait
plus aujourd’hui qu’une centaine de membres d’ONG accrédités, pour près de 15 000 au début des discussions. Ça donne un côté creux, fin de règne, au Bella
center. Le couloir qui mène à la salle plénière n’est plus guère égayé que par
la traîne fugace des présidents pressés et leurs nuages de caméras.
Pendant que dedans, la dramaturgie prend des proportions carrément françaises :
notre président Sarkozy a porté haut la réputation du pays, celui de meilleur
discoureur de la planète. Il y avait eu « la maison brûle de Chirac », il y a
déjà sept ans. Il y aura le « qui osera » de Sarkozy en 2009. Ah, ce sens de la
répétition pédagogique !

Pendant que d’autres osent se projeter dans le futur. C’est le cas du gouverneur
de Californie, l’impeccablement bronzé Schwarzenegger, qui raconte son histoire
en filigrane, celle d’un élu local — pas n’importe lequel, le chef de la 7ème
puissance économique mondiale —, qui a fait un bras d’honneur à Bush en décidant
d’appliquer le protocole de Kyoto chez lui. Allez, suivez notre exemple, vous du
business, des associations, des élus, n’attendons rien de ce sommet, c’est
l’échelon local qui compte, les région, les villes ! Il propose à l’Onu (pas sûr
que ce soit une boutade) un sommet climat avec tous ces gens-là. Écartons son
éloge du business vert pour lui faire crédit de cette dernière assertion, qui
résonne avec ce que l’on constate de ces plénières pathétiques : l’ONU, avec sa
vieille méthode du face à face des États, est arrivée au bout du rouleau.

Illustration - Copenhague, out and in

Les ONG dehors, les autorités locales en sourdine, les États impuissants.
On croise Juppé dans les couloirs, pour savoir ce qu’un édile pense de la
proposition de Schwarzy. Pas convaincu, même s’il considère indispensable de
s’occuper des villes : comme organiser des négociations avec tout ce monde ?
José Bové, qui reste souvent un garçon civil avec l’opposition politique, sert
là une de ses dernières mains. De la délégation des eurodéputés écolos ne reste
plus dans le Bella center que Yannick Jadot.

Illustration - Copenhague, out and in


Illustration - Copenhague, out and in


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