Et le Forum Social Mondial conclut…

« Moubarak a démissionné » a annoncé Mireille Fanon-Mendes France, membre du bureau de l’Union Juive Française pour la Paix ce vendredi à la séance de clôture du FSM. « Nous avons franchi la première étape et nous avons réussi » criaient les Egyptiens dans la foule dakaroise en liesse.

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Jamais le Forum Social Mondial n’avait connu pareil élan de joie. La révolte tunisienne semble ouvrir la voie à un printemps des peuples arabes. Moubarak a fui à la suite d’une lutte populaire courageuse et persévérante, débuté le 25 janvier dernier. Répétant jusqu’à l’épuisement « le peuple veut la chute du système », les manifestants dénonçaient, depuis plusieurs semaines, la dictature pharaonique d’Hosni Moubarak, en poste depuis 30 ans et toujours réélu grâce au bourrage des urnes.

Les Egyptiens souffrent des mêmes maux que les Tunisiens. La pauvreté, le chômage, la corruption, la censure et les inégalités sont omniprésents et structurent le corps social arabe. Le salaire minimum légal de 50 euros est loin de compenser la hausse des prix et 40 % des Egyptiens vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le chômage, officiellement évalué à 9 % de la population active, s’élèverait en fait à 20%. De jour comme de nuit, les Egyptiens se sont battus pour leur liberté contre une répression sans concession et féroce, faisant des centaines de morts et des milliers de blessés. Les manifestations se poursuivaient toujours plus fortes bien que la situation politique soit différente de la « révolution du jasmin » en Tunisie. L’armée joue un grand rôle dans la stabilité du régime et pourtant les militaires ne sont pas restés inertes lorsque le pouvoir politique s’est retrouvé vraiment acculé. La pression populaire a eu raison du raïs.

A l’heure du bouillonnement révolutionnaire, les altermondialistes en appellent à poursuivre la lutte contre l’impérialisme. « Le jeu des pays impérialistes depuis 30 ans est fini. La révolte égyptienne constitue le deuxième évènement d’un processus global. Il faut construire une union africaine forte qui se batte contre les institutions néolibérales créatrices de pauvreté et de chômage. » précise Taoufik Ben Abdallah, coordinateur du Forum Social Africain. Plus de 135 pays ont répondu à la proposition du FSM de construire un autre monde. « Les difficultés ont été grandes mais c’est le miracle africain. Le Forum a commencé par une marche et a fini par la démission d’un despote. Nous vivons une crise de civilisation sans précédant qui montre la faillite du système actuel. Soutenons les révolutions au Maghreb et dans le monde » conclut le président du CRID, figure incontournable de l’altermondialisme, Gustave Massiah.

Céline Trégon

Temps de lecture : 2 minutes
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