Quimper: des manifestants bretons manipulés par les patrons de l’agro-industrie et du MEDEF

Claude-Marie Vadrot  • 2 novembre 2013
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A Quimper, il n’était plus guère question samedi d’une écotaxe mort née en raison de lâcheté du pouvoir socialiste, accompagnée du grand silence assourdissant des écologistes. Les patrons de la FNSEA, les responsables du Medef et de la grande distribution, lancés dans une opération de déstabilisation politique, organisent depuis plusieurs jours la défense d’une agriculture industrielle qui « fabrique » des porcs et des volailles polluant la Bretagne depuis des années. Tout en fournissant pour l’exportation et pour le marché français une viande de mauvaise qualité chargée d’antibiotiques et de produits chimiques tout en provoquant des marées d’algues vertes qui repoussent de plus en plus les touristes. La « simplification administrative » réclamée et martelée par des chefs de l’agriculture intensive et le Medef vise en fait à l’abandon de toutes les précautions environnementales déjà malmenées et dont l’oubli a été déjà condamné à plusieurs reprises par l’Union européenne. Le laissez-faire revendiqué par les patrons de toutes obédiences, est justement ce qui a entrainé la situation tragique des ouvrières et ouvriers de la viande industrielle licenciés en raison d’un refus européen de subventionner plus longtemps des exportations qui déstabilisent les économies de nombreux pays du Sud. Alors que les Bretons mis au chômage pourraient trouver un emploi mieux payé dans une production de qualité qui rapporterait (un peu) moins aux agro-industriels.

Cette jacquerie dans laquelle se laisse entrainer une petite partie des Bretons vise au maintien d’une « agriculture » que condamne à juste titre la Confédération paysanne, une organisation qui demande depuis longtemps que soit privilégiées les petites productions et exploitations de qualité qui ne transforment pas des paysans abandonnés par la FNSEA en ouvriers captifs d’une chaine alimentaire au sein de laquelle ils ne font que nourrir hors sol, des poulets, des veaux et des porcs livrés aux fin d’engraissement avec des aliments qu’ils n’ont même pas le droit de choisir.

Les chrysanthèmes lancés contre la préfecture et contre les forces de l’ordre constituent le parfait symbole d’une agriculture et d’une horticulture dévoyées : ils sont produits dans des serres avec des engrais chimiques et des retardateurs de croissance destinés à les mettre en fleurs le jour de la Toussaint pour être mis en place dans des cimetières où ils crèvent dés le lendemain, faute de recevoir les « drogues » qui leur permettent de faire illusion pendant quelques jours.

Quant à l’écotaxe conspuée, tous les calculs effectués par les experts montrent que les deux ou trois centimes par kilo de marchandise auraient pu être supportés facilement par les grosses entreprises de transport et les grandes surfaces qui réalisent de somptueux bénéfices au dépend du consommateur!

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