Cochonou, l’une des nombreuses arnaques du tour de France

Claude-Marie Vadrot  • 20 juillet 2014
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Le tour de France, illusion « nationale » oblige, est parrainé par une marque de saucisson dont la marque aux consonances « bien de chez nous » dissimule parfaitement, sur la grande boucle comme dans les grandes surfaces, sa fabrication industrielle. Elle est en effet l’une des nombreuses marques exploitées par une multinationale sino-américaine regroupant WH Group, Campofrio Food Group, le groupe Aoste, Sigma Alimentos dont le quartier général est installé dans la capitale du Texas et l’énorme Smithfield Food. Cette dernière, le plus grand transformateur mondial de viande de porc avec 26 usines aux Etats Unis et une dizaine d’autres en Europe a peu à peu racheté des marques européennes, le but étant de s’emparer de productions aux noms connus à consonances artisanales et régionale, en France et dans le reste de l’Europe.

Cette multinationale, souvent accusée de pollution des eaux, traite chaque année une trentaine de millions d’animaux. Sans oublier les quinze millions de porcs que cette société élève dans des porcheries industrielles où ils ont droit à une nourriture riche en OGM. Ce conglomérat de productions alimentaires industrielles est aux mains depuis un an du groupe chinois Shuanghi basé à Hong Kong.

Ses dirigeants, qui on dépensé une dizaine de milliard de dollars pour prendre le contrôle d’un vaste ensemble, ont intensifié, si cela est vraiment possible, l’industrialisation de leurs produits. Des cochonnailles placées, d’après leur publicité et plans marketing, sous le slogan du « savoir-faire et de l’authenticité ». Parmi les arnaques industrielles cachées sous de « jolis »noms, il y a les célèbres produits « Justin Bridou » et surtout les jambons Aoste. Ces derniers, qui envahissent les grandes surfaces, n’ont rien d’artisanal ou d’italien puisqu’après avoir usurpé pendant des années le l’appellation géographique protégée de « jambon d’Aoste » a réussi à capitaliser sa publicité mensongère (finalement interdite) auprès du public, en installant son usine principale dans une petite commune de l’Isère comptant 2700 habitants dont le nom est Aoste…

Bon appétit !!!

PS Et pour comprendre la fascination qu’exercent les grandes surfaces et leurs multiples arnaques (pas seulement avec Cochonou et le jambon Aoste…) lire « Regarde les lumières mon amour » , plongée jour aprés jours dans l’univers d’un hypermarché, de Annie Ernaux (Seuil)

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