Un acte révolutionnaire indispensable : cesser de payer les intérêts de la dette

C’est entendu, la dette ne sera jamais remboursée. D’ailleurs, elle ne demande pas à l’être, bien au contraire. Et pour cause : la dette, c’est ce qui garantit le magot juteux des financiers, les intérêts de la dette.

Le Yéti  • 19 août 2015
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Un acte révolutionnaire indispensable : cesser de payer les intérêts de la dette

Un document prémonitoire : pub BNP 1973

Le véritable acte révolutionnaire, héroïque, ce n’est pas de ne pas rembourser la dette, mais de faire défaut sur le paiement de ses intérêts indus.

Qu’elle soit privée ou publique, la dette résulte d’un déséquilibre volontairement entretenu dans la répartition des richesses . Le pauvre (je résume), sevré de l’argent qui lui permet de satisfaire à ses besoins, emprunte au riche qui se sucre au passage par des intérêts juteux.

La plus symptomatique est la dette publique provenant d’une baisse volontaire de la part des recettes d’État (à coup de paquets fiscaux et autres cadeaux). Pour pallier ce manque-à-gagner fiscal, l’État emprunte… à la “tranche du haut”, celle des riches qui bénéficient des cadeaux fiscaux, qui peuvent replacer leur argent dans le circuit public moyennant des taux d’intérêt croquignolets garantis par l’État. La boucle de la supercherie est bouclée. Tellement grosse qu’on se demande comment elle peut encore passer.

La dette-racket

N’existe-t-il aucune dette légitime ? Bien sûr que si. C’est la dette-investissement qui permet de financer ce qui sera produit ensuite (l’emprunt de l’étudiant pour ses études, le prêt au petit entrepreneur pour monter sa petite entreprise, le grand emprunt public pour les grands travaux d’État…).

Problème : l’investissement est au point mort de chez mort (le fric part dans les poches des actionnaires-créanciers et de leurs fripouilles comparses politiques)… mais la dette continue de se creuser ! Et le peu de croissance dégagée ne sert qu’à en rembourser les intérêts à des margoulins.

La dette qui se creuse aujourd’hui s’assimile à un racket : la dette-racket . Une arme entre les mains des pires spoliateurs de la société humaine : les banques et leur arme fatale, le crédit . L’argent que vous leur confiez, vous croyez le posséder. Que nenni, en vrai vous le leur DEVEZ ! C’est la dette.

Récupérer son dû

Aujourd’hui, il n’y a pas trente-six manières d’éradiquer le mal : il faut faire disparaître le système des dettes-racket au plus vite. Profiter de son état de faiblesse actuel pour le mettre hors d’état de nuire (sans attendre que les maquignons de la finance, par pure bêtise et excès de suffisance, se chargent eux-mêmes de provoquer le défaut qui les tuera).

Les populations disposent d’ une arme redoutable pour mener à bien cette indispensable révolution : cesser de payer ! Les Islandais ont à leur manière montré l’exemple à suivre. Ils sont aujourd’hui, dans leur petit coin volcanique, les seuls à remonter la pente. Après avoir envoyé leurs banquiers en justice.

Cesser de payer, c’est récupérer légitimement son dû et reprendre un pouvoir abusivement confisqué par des voyous qui demandent à être traités comme tels et rien d’autre. Comme le peuple français sut si bien le faire en 1789, en mettant brutalement un terme à la dynastie des Capétiens.

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