Climat: coulisses de la conférence COP 21(5). Ca chauffe aussi très fortement au Bourget où des négociateurs s’engueulent !

Claude-Marie Vadrot  • 5 décembre 2015
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Illustration - Climat: coulisses de la conférence COP 21(5). Ca chauffe aussi très fortement au Bourget où des négociateurs s'engueulent !
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A en croire Laurent Fabius (tiens…on n’a toujours pas entendu la ministre de l’Ecologie française …), en lui remettant à l’heure fixé, un texte confus et touffu qui ne comporte plus que 48 pages sur les 54 qui leur était proposé, les négociateurs du Bourget ont accompli le tache qui leur avait été assignée. Alors que selon ses dires et selon les responsables des Nations Unies, il ne s’agit que d’une ébauche. Cette déclaration destinée à sauver la face et à dissimuler l’indigence du brouillon remis au dernier moment, a provoqué plusieurs colères (diplomatiques) du ministre des affaires étrangères et les ricanements de Ségolène Royal qui ne croit plus aux grandes messes de l’ONU. Ce qui est évident puisqu’il reste dans l’accord proposé aux ministres pas moins de 750 mots, verbes et phrases entre crochets sur lesquels aucun compromis n’a pu être trouvé. Notamment à propos de l’article 2 qui inclut le respect des droits humains qui a été remis entre parenthèses au dernier moment vendredi.

Mais surtout, la plupart des témoignages concordent sur ce point, les discussions de jeudi et de vendredi ont été houleuses, donnant lieu à des éclats de voix et des engueulades plutôt inhabituelles dans les cénacles d’ordinaires plus feutrés des diplomates. Elles sont, notamment le résultat des frustrations et des colères des pays du Sud, réunis dans le groupe des 77, qui trouvent qu’on les mène en bateau. Certains, expliquent notamment les observateurs de l’association CARE, qui travaille sur les conséquences des dérèglements climatiques à travers le monde, ont très vigoureusement protesté, voire menacé de partir, si la question des « Pertes et dommages », restait évoquée de façon trop générale et insuffisante. Ce qui illustre la tendance lourde des nations riches et industrialisées à se préoccuper prioritairement de leurs populations en oubliant les pays les plus pauvres laissés bien seuls face aux dégâts entrainés par une situation climatique dont ils ne sont en aucun cas responsables vu le faible niveau de leurs émissions de gaz à effet de serre. Les affrontements ont illustré le fossé entre les discours lyriques des chefs d’Etat et de gouvernement et les instructions données à leurs diplomaties.

En fait il n’existe pour l’instant aucun accord crédible en vue et il se dessine une curieuse alliance « objective », par exemple, entre les Etats-Unis et des pays pétroliers comme l’Arabie Saoudite. Tout au long des discussions, ces deux pays ont agit comme si leur intérêt immédiat était de limiter les impacts sur leurs économies fortement « carbonées » et de satisfaire tous les lobbies de l’énergie. En témoigne encore la disparition de la moindre allusion au recours aux énergies renouvelables. La partie de poker menteur qui se poursuit depuis des années dans les conférences climatiques a été plus hypocrite et plus violente que jamais. Le ton des affrontements verbaux des derniers jours en est la preuve accablante.

Demain et officiellement à partir de lundi, les réunions entre les ministres de l’environnement, pourrait reprendre le cours de ce dialogue de sourds sur le même ton et avec la même violence, laissent entendre des hauts fonctionnaires des Nations Unies. Même si un certain nombre d’associations françaises et internationales font semblant de croire, pour justifier leur existence et leur présence que « l’on est sur la bonne voie »…

**(A suivre…) *

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