Nice : la faillite des caméras de surveillance de Christian Estrosi

Claude-Marie Vadrot  • 15 juillet 2016
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Nice : la faillite des caméras de surveillance de Christian Estrosi
Photo : SEBASTIEN NOGIER / AFP.

Monsieur Christian Estrosi, en déployant dans les gazettes, les radios et les télévisions son numéro habituel de droite extrême, a notamment demandé pourquoi il n’a pas été possible d’arrêter le camion mortel sur sa Promenade des Anglais, profitant de la mort d’au moins 84 personnes, pour accuser le gouvernement d’impuissance. L’ex-maire de Nice a simplement oublié que cette avenue niçoise est, théoriquement, la plus surveillée de France grâce à plusieurs dizaines de caméras de surveillance dont il a maintes fois vanté l’efficacité et que leurs images auraient dû, selon son idéologie sécuritaire, provoquer immédiatement une réaction de sa police pendant le long parcours de deux kilomètres du camion.

À se demander s’il y avait du monde pour regarder les images aboutissant dans un poste central où se relayent plus de 70 fonctionnaires municipaux, dont de nombreux policiers de la ville. Un dispositif global de 1250 caméras dont il a souvent mis en avant l’efficacité. La tragédie, dont nul ne sait pour l’instant si elle résulte d’une action commanditée par Daech, vient donc de prouver que ces caméras ne servent rigoureusement à rien. Sauf pour piéger quelques SDF que sa police relègue fréquemment en périphérie de la ville.

Ce qu’il vient de se passer à Nice montre et démontre donc une fois de plus que, contrairement à ce que prétendent des élus de droite et hélas de gauche, les caméras de surveillance, dites de « vidéo protection », sont prioritairement destinées à rassurer des commerçants de centre-ville et à afficher des postures sécuritaires et qu’elles ne jouent aucun rôle (de nombreux rapports l’ont expliqué depuis des années) dans la prévention des crimes ou délits. Leurs images servent tout juste a posteriori pour organiser une répression très aléatoire ou pour expliquer ce qu’il s’est passé, qu’il s’agisse d’un « attentat » ou des agissements de quelques délinquants.

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