Réchauffement climatique: la Californie et la Russie brûlent

En raison de la sécheresse les grands incendies se multiplient en Californie et en Russie. Ils échappent à tout contrôle et représentent des pertes irréparables pour la biodiversité et détruisent des centaines de maisons et des millions d’arbres

Claude-Marie Vadrot  • 26 juillet 2016
Partager :

La Californie, gravement touchée par une sécheresse qui se prolonge depuis 2011, est à nouveau la proie de gigantesques incendies dont celui qui ravage les forêts au nord de Los Angeles. Au point que la quasi-totalité de la ville a été recouverte d’une fine pellicule de cendres durant le dernier week-end. Au point qu’il a fallu évacuer plus de 20 000 habitants de la région concernée. Ils ont commencé à regagner leurs maisons mardi matin. Non pas parce que les feux ont été éteints mais simplement parce que le vent a brusquement changé, poussant les flammes dans une autre direction moins peuplée. Malgré l’engagement de 3000 pompiers qui tentent de limiter le dégât, l’incendie a ravagé une surface d’environ 200 kilomètres carrés, soit pratiquement deux fois celle couverte par Paris. Plus au Nord, le long de la côte Pacifique, un autre incendie est hors de contrôle: il a déjà ravagé 60 kilomètres carrés et détruit plusieurs centaines de maisons.

Ce sont les seconds le très grands incendie incontrôlable de l’année dans cet Etat américain, mais les services de protection de la forêt et les services de secours y ont déjà répertorié 3975 petits ou grands feux ayant détruit des habitations et également des dizaines de milliers d’arbres. Cette semaine, dans toute la Californie, 19 incendies sont considérés comme hors de contrôle.Malgré un triplement des moyens en matériels, en avions spécialisés, en hélicoptères et en troupes au sol cette région et quelques autres dans l’Ouest américain, les autorités ne parviennent qu’à limiter les dégâts.

La Russie, touchée par des sécheresses, notamment dans ses espaces orientaux et sibériens, est également la proie d’incendies qui, d’après les chiffres officiels font disparaitre en moyenne trois millions d’hectares par an. Un chiffre contesté par les écologistes russes qui affirment que le gouvernement minimise les dégâts qui s’élèveraient en fait à plus de six millions d’hectares chaque année. L’Office national des forêts russe vient d’ailleurs de conforter ce pessimisme en publiant un autre chiffre : 43 millions d’hectares d’espaces boisés ont été détruits entre 2000 et 2011 dans la Fédération de Russie. Soit l’équivalent des deux tiers de la superficie de la France. Bien que le pays représente 17 millions de kilomètres carrés, c’est énorme.

Cette catastrophe annuelle, qui touche surtout des forêts primaires irremplaçables, est liée essentiellement à des imprudences et dans une moindre mesure à des coups de foudre qui enflamment une végétation et un sol desséchés. Comme les feux se déclarent fréquemment sur des tourbières, les incendies se propagent de plus en plus souvent par le sous sol et « resurgissent » dans des zones qui peuvent se trouver à plusieurs kilomètres. Mais, en fait, si les incendies se multiplient sur des surfaces de plus en plus énormes, c’est parce que ni les autorités fédérales ni les autorités régionales ne disposent désormais des moyens en personnel pour lutter contre les incendies et les laissent se propager…en attendant une pluie qui tombe de plus en plus rarement.

Ces incendies, aux Etats Unis ou en Russie, contribuent à la fois à d’énormes rejets de gaz carbonique et à diminuer les possibilités d’absorption du couvert végétal. Ils participent donc au réchauffement climatique. Ils représentent aussi, pour la faune et pour flore, des pertes irréparables qui vont profondément modifier des écosystèmes.

Publié dans
Les blogs et Les blogs invités
Temps de lecture : 3 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don