Un « joli môme » harcelé par le Me(r)def

Depuis l’occupation, le 7 juin 2016, du siège du syndicat patronal en soutien aux interluttants, Loïc Canitrot, impressionnant pilier (1,90 m) de la compagnie de théâtre Jolie Môme, est la victime d’un Medef aux abois qui ne cesse de le harceler.

Christine Tréguier  • 12 octobre 2016
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Un « joli môme » harcelé par le Me(r)def

Le harcèlement est d’abord sexuel, puisque durant cette action réclamant l’application de l’accord de secteur signé le 28 avril, c’est le chef de la sécurité du Medef qui a frappé Loic aux roustons alors qu’il avait les bras en l’air. Il est également moral car son agresseur, qui le croisait pourtant en ces lieux pour la première fois, a prétendu avoir été molesté par Loïc. Harcèlement judiciaire pour finir (voir dans Politis du 9 juin « Frappé par le Medef » ) pour finir puisque le même quidam a porté plainte contre lui.

Visiblement désireuse de faire un exemple, la direction du Me(r)def (comme le surnomme si joliment le dessinateur Fred Sochard) tente de mâter ces bateleurs hâbleurs et inter-luttants tenaces qui se permettent de venir festoyer sur leurs plates-bandes. Comme chacun le sait le Me(r)def (Mouvement des entreprises réac’ de France – à moins que ce ne soit des entreprises rabat-joies ou des (plus) rattes) n’est pas partageur, c’est là son moindre défaut. Pour mettre à genoux Jolie Môme, il a repris « la fameuse méthode gouvernementale : frapper des militants puis les accuser de violence_ ». La CFDT en son temps avait elle aussi poursuivi deux des trublions intermittents venus occuper son siège, en prétextant violences, entrée par effraction dans un « domicile privé » (le siège ouvert au public du syndicat !!!) et dégradations. Et devinez quoi : les lascars incriminés se nommaient Ludovic Prieur et Michel Roger, respectivement chômeur-webmestre de HNS Infos et … metteur en scène de la Cie Jolie Môme. Mais le pauvre François Chérèque avait sous-estimé ses adversaires et commis une erreur fatale. En septembre 2010, au terme de cinq ans de procédures fastidieuses, la 13ème chambre de la Cour d’Appel de Paris avait finalement relaxé les deux prévenus. Sans doute les avocats du Me(r)def ont-ils omis d’archiver ce jugement constituant une première jurisprudence favorable aux actions d’occupation comme moyen de lutte pour les militants de tous poils…

© Politis

Le 7 juin dernier donc, Loïc a eu droit à la désormais traditionnelle garde à vue de 48h « spéciale militant ». A ne pas confondre avec les gardes à vue « spéciale atteinte à la sûreté de l’état » ou « spéciale suspect de xxx-terrorisme », beaucoup plus chères… Pour contrer les dires du sieur Philippe Salmon (monsieur sécurité), qui prétend avoir répondu à ses coups, il a demandé que soit versés au dossier les enregistrements des caméras de vidéo-surveillance équipant forcément les lieux. En vain ! A ce jour, la plainte déposée par le Me(r)def évoque « un coup en réunion » (sic), et les bandes, qui sont sous la garde… du sieur Salmon, n’ont toujours pas été transmises. Qui dit vrai ? Il appartiendra au juge de trancher. La décision semble relativement aisée puisque les témoins et les vidéos existent. Il pourra également tenir compte du fait que Loïc a lui aussi poursuivi Salmon et le Me(r)def pour coups en réunion. Et que, curieusement, malgré quatre déplacements au commissariat, la plainte n’aurait, à sa connaissance, toujours pas été instruite. Comme quoi, les deux plateaux de la balance de la justice ne sont pas toujours identiques. Il y a « ceux qui creusent et ceux qui tiennent le flingue« , comme dirait l’ami Clint Eastwwod.

Loïc, Jolie Môme, la fédération CGT spectacle qui est à leurs côtés et les inter-luttants en général, n’ont pas la moindre intention de jouer le rôle d’agneaux que voudraient leur assigner le Me(r)def ou le gouvernement. L’une des spécialités de cette troupe engagée est précisément d’intervenir en soutien lors des conflits sociaux et contre les basses attaques du gouvernement et des ploutocrates, en créant l’évènement. Ils ont donc, avec la Cie Tamèrantong et quelques autres joyeuSes luronNEs, concocté pour dimanche 16 octobre un « Cabaret d’Urgence ». Avec , pour exemples (à presque parité 😉 : Fredo des Ogres de Barback, Les Fils de Teuhpu, Agnès Bihl, La Rabia , Charles Hoareau (Rouge-Midi), Arlette ou Besancenot, Julien Bayou, ou encore Monique et Michel Pinçon-Charlot, Agathe Martin (Ex-PSA Aulnay) Sorya Hocini (Cip-Idf), Xavier Mathieu (Ex-Continental), Amara (Droits Devant !) Gérard Mordillat, Jean Baptiste Eyraud (DAL), sans oublier le nec plus ultra des médias indés : Rimbert et Halimi (Diplo), Ruffin (Fakir), Kempf (Reporterre) etc. Rien que du beau monde dans la salle, sur scène et ceux qui ne viendront pas seront, sans doute, représentés par leurs clones costumés et chantants.

L’objectif de ce Cabaret impromptu est bien sur de récolter des fonds pour les procédures en cours mais aussi d’alerter sur les plus de mille militants poursuiviEs, jugéEs en comparution immédiate, fichéEs au Fnaeg voire incarcéréEs en attente de procès depuis juin dernier. Bienvenue en Vallso-Hollandie version 2016 !

Alors allez y nombreux pour vous éclater et donnez votre obole à, et pour ceux qui le valent bien !

Cabaret d’Urgence dimanche 16 octobre – Entrée libre

Au Théâtre de l’Épée de Bois – Cartoucherie – M°Château de Vincennes

Plus d’infos : http://www.cie-joliemome.org
Contact presse : 01 49 98 39 20

Un entretien dans l’Humanité

Le dossier et plus sur le site de Jolie Môme

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Temps de lecture : 5 minutes
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