2017, on fait pour la planète

Marre des déballages politiques, des trumperies, des fillonnies et des lepe(i)nes de l’angoisse. C’est le printemps, parlons plutôt de la planète et de ce qu’on peut faire pour elle, donc pour nous qui vivons sur son dos.

Christine Tréguier  • 8 février 2017
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2017, on fait pour la planète

Notre Terre va mal, on le sait, et il faut la protéger, elle et les espèces vivantes animales et végétales. On peut honnir ceux qui la détruisent sans vergogne, on peut applaudir les associations qui la défendent. Et on peut aussi agir de différentes manières, près de chez soi, à son petit niveau. C’est une autre façon d’apprendre sur le monde, de se faire plaisir, de créer des liens, et de « faire pour la planète ». Pour exciter un peu les neurones, voici quelques exemples à suivre ou dépasser.

Commençons par le commencement, la terre, le sol sur lequel nous grandissons et qui nourrit les cultures, la flore, la faune et contient d’innombrables espèces vivantes microscopiques. Il est en piteux état, appauvri par des dizaines d’années d’exploitation intensives et d’arrosage chimique. 400 organisations européennes, coordonnées en France par France Nature Environnement, ont lancé une initiative citoyenne européenne (ICE). Il s’agit de récolter d’ici septembre 2017 le million de signatures (issues d’au moins sept pays de l’UE) déclenchant l’examen par la Commission d’une législation spécifique protégeant efficacement les sols des pollutions et de la pression foncière. Sur le site l’Appel du sol , une BD et plusieurs articles expliquent le processus et pourquoi la préservation des sols et si importante. En premier lieu parce qu’ils ne disposent pas à ce jour de protection juridique. La loi n’interdit aucun outrage, tout au plus exige-t-elle, sans grand succès, que les saccageurs et les pollueurs procèdent à « une remise en état ».

Saviez-vous, par exemple, qu’une cuillerée de terre contient plus d’êtres vivants qu’il n’y a d’humains sur terre ? Moi pas. Hormis signer cette ICE, on peut agir dans son jardin : faire du compost , y compris dans son appartement , pour doper les cultures en pleine terre ou en pot, pailler et éviter tous les produits comme le foutu RoundUp de qui vous savez, planter des arbres et cultiver des champignons en recyclant le marc de café. On peut protéger les terrains vagues urbains où l’écosystème, même si il a muté, reste opérationnel, et où les espèces endémiques perdurent. Ou encore développer les jardins collectifs. Sans oublier de collecter les graines de variétés végétales anciennes ou traditionnelles pour les confier à une banque de semences qui empêchera qu’elles soient brevetées sous couvert d’effet technique, voire qu’elles disparaissent sous la poussée des OGM et des seules variétés inscrites par les semenciers au Catalogue. Ou les donner à une grainothèque locale où vous pourrez les troquer contre d’autres variétés.

Passons de la terre au ciel. On ne peut que très peu agir contre les pollutions stratosphériques. Par contre, en regardant en l’air, on peut comptabiliser les oiseaux de nos jardins ou les migrateurs, recenser les nids d’hirondelles, les couples reproducteurs de cormorans ou d’oies cendrées, les rapaces, etc., et participer ainsi à leur protection. Il n’existe pas de loi Dalo pour les oiseaux, mais ils ont droit, comme les humains, à un toit et de la nourriture. D’autant plus que leurs habitats naturels sont détruits par l’agrochimie, l’urbanisation sauvage, et des municipalités qui soufflent élaguent, coupent et replantent sur les trottoirs des variétés d’arbres inadéquates. Les heureux propriétaires de jardins ou de balcons rivalisent d’imagination pour leur construire des abris, nichoirs, cabanes. On peut faire de même dans n’importe quel arpent de nature, parc ou jardin public. Vous trouverez sur le site d’Ornithomedia dix conseils de base pour que les oiseaux y viennent. Le site explique également ce qu’il faut savoir pour satisfaire leurs besoins alimentaires, sans oublier le point d’eau et la baignoire.

Les plus pointus sur la législation et les recours judiciaires pourront également, seuls ou en cheville avec des associations comme la LPO ou FNE, saisir les tribunaux pour faire annuler des arrêtés meurtriers autorisant des quotas ou des périodes et zones de tirs étendus de cormorans, d’oies cendrées ou de bruants ortolans.

Côté mer la tâche est immense. Ça va de la protection des dunes au ramassage des ordures en mer et sur les plages, en passant par la consommation raisonnée de poissons. Qu’on habite en bord de mer ou qu’on y aille seulement en week-end, on peut toujours donner un coup de main à une des nombreuses associations ou groupes citoyens qui collectent les algues vertes . Sans oublier de vérifier que le stockage/compostage/épandage est fait dans les règles et que les deniers de la « valorisation » ne vont pas dans la poche de quelques industriels opportunistes.

À nous de reproduire et d’inventer ces petites actions qui arroseront le rêve collectif d’une planète guérie de ses blessures.

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