10-06-18, Nogent-sur-Seine-Bray-sur-Seine

Viviane, 25 ans, suit la Marche solidaire pour les migrants de Vintimille à Londres, organisée par l’Auberge des migrants. Au jour le jour, elle retrace son périple sur ce blog, illustré par des photographies du collectif Item.

Viviane  • 12 juin 2018
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10-06-18, Nogent-sur-Seine-Bray-sur-Seine
Les marcheurs se reposent au bord de la route de halage entre Villefranche et Mâcon.
© Adrienne Surprenant/ item

L'auteure : Viviane J'ai 25 ans, je suis originaire de Bretagne, j'ai fait des études de psycho. J'ai fait six mois de bénévolat à Calais puis j'ai été intégrée dans l'organisation de la Marche des migrants. Je ne sais pas où je serai dans six mois mais mon prochain projet est un voyage humanitaire au Togo. Mon père est vidéaste. Il m'a prêté sa caméra pour que je documente ce que je vis avec les marcheurs, mais je préfère écrire... Les photographes Le Collectif item est une structure de production indépendante qui se donne le temps et les moyens nécessaires pour construire de véritables sujets, pensés comme des récits photographiques à part entière. Il rassemble aujourd’hui 12 photographes, un graphiste et une vidéaste, autour de l’impérieuse nécessité de raconter le monde, pour ne pas rester les yeux fermés. Leurs travaux peuvent être vus sur leur site ici.
Retarder le dîner pour manger avec ceux qui jeûnent. Je suis ok. Mais m’obliger à attendre qu’ils viennent se servir pour que je puisse ensuite me servir. Pas ok. Je ne sais pas pourquoi, ça me met en colère. Je suis frustrée. Encore s’ils étaient là avec moi à être dans les starting blocks pour attendre le moment venu, ok, je les laisserais passer. Mais là j’étais la seule avec Claude qui ne jeûne pas non plus. Ce que je refuse, c’est qu’une personne utilise sa position dans le groupe pour m’obliger à faire un truc. Je refuse. Je refuse. Je refuse. J’ai pas envie de me battre au sein du groupe. Je dois garder mes forces pour la cause que je défends. Je ne pense pas publier ça parce que je sais que cette personne me lit et je ne veux pas de conflits… Ca y est, je me censure parce que je sais que c’est lu. J’ai perdu.

Phrases que je ne veux pas oublier au moment de la prise de parole : « S’il n’y avait pas les passeurs, il aurait fallu les inventer », « Ils nous protègent parce qu’ils nous aident à fuir la Libye »…

© Politis
Publié dans
Les blogs et Les blogs invités
Temps de lecture : 1 minute
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