18-06-18, Paris

Viviane, 25 ans, suit la Marche solidaire pour les migrants de Vintimille à Londres, organisée par l’Auberge des migrants. Au jour le jour, elle retrace son périple sur ce blog, illustré par des photographies du collectif Item.

Viviane  • 22 juin 2018
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18-06-18, Paris
Photo : de Chalon-sur-Saône à Beaune, 31 mai 2018.
© Crédit : Nicolas Leblanc / item

L'auteure : Viviane J'ai 25 ans, je suis originaire de Bretagne, j'ai fait des études de psycho. J'ai fait six mois de bénévolat à Calais puis j'ai été intégrée dans l'organisation de la Marche des migrants. Je ne sais pas où je serai dans six mois mais mon prochain projet est un voyage humanitaire au Togo. Mon père est vidéaste. Il m'a prêté sa caméra pour que je documente ce que je vis avec les marcheurs, mais je préfère écrire... Les photographes Le Collectif item est une structure de production indépendante qui se donne le temps et les moyens nécessaires pour construire de véritables sujets, pensés comme des récits photographiques à part entière. Il rassemble aujourd’hui 12 photographes, un graphiste et une vidéaste, autour de l’impérieuse nécessité de raconter le monde, pour ne pas rester les yeux fermés. Leurs travaux peuvent être vus sur leur site ici.
Ben dis donc, je croyais qu’il n’y avait que les Européens bornés qui m’attaquaient mais là il y a aussi les Africains… », a dit François après un appel houleux ce matin.

Nous étions invités à une réunion avec la Coordination sans-papiers 75 et un autre collectif plus jeune. Ce dernier aimerait bien participer à la marche mais le représentant dit qu’il ne peut pas partir parce que s’il reçoit sa convocation du CNDA (Cour nationale des demandeurs d’asile). Qui va y aller ? Qui va signer les papiers ? Ses inquiétudes sont partagées par le reste du collectif selon lui. Ne sachant aucunement s’il aura sa réponse dans une semaine ou deux mois et ayant l’obligation de répondre dans les jours qui suivent, il est comme prisonnier.

En discutant avec une marcheuse qui a fait son arbre généalogique, j’ai appris qu’avant la guerre, les Français pouvaient devenir apatrides s’ils se mariaient avec un étranger. Ça m’a paru important de l’écrire ici.

Ce soir, il y avait deux dames ne se revendiquant d’aucun collectif ou association qui servaient du thé dans la rue. Sur leur table, un carnet bleu traduit en une dizaine de langues m’intriguait. Il s’agissait d’un carnet regroupant toutes les infos que les migrants doivent savoir en arrivant sur Paris en passant par l’administratif ou par les lieux de distribution. Ce sont deux étudiants en sciences politiques qui l’éditent tous les mois. J’ai l’impression que chacun bosse dans son petit coin. Sauf là. C’est le fruit d’un travail collectif partagé entre ces étudiants et les assos.

© Politis
Publié dans
Les blogs et Les blogs invités
Temps de lecture : 2 minutes
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