Le nouveau rapport du GIEC sera hélas vite oublié

Contrôlé par les gouvernements, l’avertissement des scientifiques sur les dangers de l’agriculture intensive et de la consommation de pour les terres et le climat gêne les pouvoirs et le gouvernement français

Claude-Marie Vadrot  • 8 août 2019
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Les politiques (discrètement) et les citoyens s’alarment à la lecture rapide du dernier rapport spécial du Giec expliquant une fois de plus que nous courrons à notre perte en poursuivant le recours une agriculture qui épuise les terres tout en accélérant le réchauffement climatique dont nous sommes les victimes. Sans oublier de mentionner les risques de pénurie dans les pays du Sud. On ne peut que les féliciter de leur initiative murement réfléchie, mais il ne faut pas oublier que les représentants des gouvernements sont présents parmi les membres du GIEC et qu’une fois de plus ils ont pesé de toutes leurs forces pour que ce rapport soit édulcoré afin d’empêcher d’affoler les populations et les places boursières. C’est la règle. Et de toute façon les décideurs et les journalistes n’auront lu que le « résumé » destiné aux décideurs pour en tirer quelques phrases chocs et des chiffres qui seront vite oubliés.

Lees premiers à réagir on été, en France, les responsables de la FNSEA (syndicat de l’agrobusiness) demandant que ne soit pas remis en cause » leur modèle agricole » qui favorise la bouffe industrielle, le désastre alimentaire, le gaspillage, le recours aux pesticides et l’épuisement des terres. Ils ont déjà pris contact avec le gouvernement, pour obtenir que les suggestions du GIEC restent lettre morte. Comme ils l’ont fait lors de la discussion parlementaire sur la loi « règlementant l’alimentation » qui n’a débouché que sur des vagues décisions qui ne sont jamais entrées en vigueur.

Les objecteurs de la viande

On les entend déjà les éleveurs, les bouchers, les charcutiers couinant que les écolos et les scientifiques veulent leur mort parce que les scientifiques nous rappellent que réduire notre consommation de viande est essentielle pour notre avenir. Ces râleurs ne connaissent pas les légumes et que les fruits ont une saison. Parce que l’alimentation carnée est une importante composante de la désertification des terres, leurs pertes de fertilité et de la disparition des forêts que le nouveau président brésilien veut livrer aux firmes alimentaires. Et que la terre ne supportera pas un nouveau doublement de notre appétit de viande qui gagne toute la planète. Il faut donc changer. Pour que la biodiversité et les insectes survivent.

Mais qui va les écouter, qui va mettre en œuvre ces nouveaux avertissements prodigués depuis le début des années 90 par le GIEC ? Les politiques font semblant de s’inquiéter puis ils oublient sous la pression des industriels. J’ai écouté aujourd’hui avec intérêt sur France inter pourquoi Cyril Dion avait accepté d’être avait accepté de mettre en œuvre le « Conseil environnemental citoyen inventé par Emmanuel Macron. Il réunira très prochainement 150 Français tirés au sort et dont la tâche, dans les prochains mois de proposer des solutions écologiques qui seront soit faire l’objet d’un référendum soit de nouvelles lois proposés aux parlementaires. Et le cinéaste, notamment auteur de « Demain » qui a alerté de nombreux Français, assure que si toutes les promesses qui lui ont été faites ne sont pas tenues, il donnera sa démission. Comme Nicolas Hulot, à qui les mêmes promesses avaient été prodiguées. Avec le résultat que tout le monde connait. Apportant la preuve que les puissants groupes de pression veillaient toujours au grain et se moquaient des politiques, des écologistes et des protecteurs de la nature. Comme beaucoup d’autres j’apprécie le travail et les convictions militantes de Cyril Dion, mais j’ai de sérieux doutes sur ses chances de réussite, notamment lorsque qu’il ose évoquer la décroissance.

Macron plus dangereux eu Trump

En fait notre Président de la République est aussi, sinon plus dangereux que le Président américain qui depuis deux ans, soutenu par les marchands d’énergie, s’efforce aux Etats Unis comme ailleurs dans le reste du monde de décrédibiliser les scientifiques qui nous alerté sur une forme de fin du monde qui devient chaque mois plus plausible. Parce qu’il s’efforce de nous faire croire que nous nous sauverons avec ses « petits pas » qui sont souvent des retours en arrière savamment masqués et mis en scène. Le Giec nous à fait une nouvelle fois comprendre qu’une forme de fin du monde nous menace. A moins d’un sursaut alimenté par la peur.

Mais dans l’air chaud de la campagne et du jardin depuis lequel j’écris ces lignes se répand le fumet entêtant de dizaines de barbecues où grillent des viandes…

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