Retour sur le massacre de Srebrenica

Xavier Frison  • 24 mai 2007 abonné·es

Le 11 juillet 1995, l’enclave de Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, tombe aux mains des forces nationalistes serbes du général Mladic (notre photo). Ses troupes massacrent plus de 7 500 hommes et organisent le transfert forcé des femmes et des enfants. L’enclave avait pourtant été déclarée « zone de sécurité » par les Nations unies. À la suite de ce drame, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a ouvert des enquêtes, donnant lieu à de nombreux débats et rapports diligentés par la Bosnie-Herzégovine, l’ONU, la France, les Pays-Bas ou la République de Serbie.

Le dernier numéro de la revue Cultures et Conflits dissèque ces enquêtes pour en tirer des analyses sur « l’écriture de l’histoire » de l’événement *, « la détermination des responsabilités criminelles, politiques et morales, et la construction d’un débat public en matière de politique étrangère ».* Jean-René Ruez présente les résultats, le déroulement, les méthodes de travail et les limites des enquêtes menées par le TPIY. Investigations qui ont toutefois révélé « l’architecture militaire de cette opération d’extermination des prisonniers ».

En s’appuyant sur différents rapports rédigés entre 1999 et 2004, Jean-Louis Fournel met en évidence la façon dont s’élabore une « vérité publique ». Le député Pierre Brana analyse le travail de la Mission d’information parlementaire française sur Srebrenica de 2001. Un travail soumis à de fortes contraintes, et qui bénéficie d’un faible pouvoir d’investigation. Xavier Bougarel revient pour sa part sur la question des responsabilités bosniaques, tandis que l’article de Michèle Picard et Asta Zinbo présente les origines, la mise en place, le travail et les suites du rapport par lequel le gouvernement serbe a, en juin 2004, reconnu la réalité du massacre.

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