Se souvenir de Mai
Je me souviens d'avoir annulé, le vendredi 3 mai au soir, un séjour en Sardaigne, où l'on m'avait invité à suivre un rallye automobile. Je me réjouissais pourtant à la perspective de cette escapade, mais les premières échauffourées au Quartier latin m'avaient convaincu qu'il allait se passer des choses graves, importantes, et qu'il ne fallait surtout pas manquer d'en être. Engueulade, aussi, au journal [^2] avec un photographe, mon compagnon de reportage préféré, en instance de départ, lui, pour un mois de vacances à Cuba~: « Tu vas courir bien loin après une révolution, alors qu'on va en vivre une ici~! » Il a tout loupé du joli mois de mai...
Moi pas. À Paris, j'ai été partout où ça se passait, j'ai traîné mes guêtres, ouvert grand mes yeux et mes oreilles, tangué de fatigue dans les amphis enfiévrés, bouffé ma ration de gaz lacrymogènes, usé mes semelles dans d'interminables défilés dans les rues de Paris
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