Emprisonnés pour avoir aidé des migrants

Politis  • 6 septembre 2007 abonné·es

Le procès de sept pêcheurs tunisiens, poursuivis pour avoir recueilli à leur bord 44 migrants dont l’embarcation allait sombrer, s’est ouvert le 22 août dernier. Scandalisé par l’affaire, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) dénonce « les effets mortifères des politiques migratoires européennes » .

Le 8 août 2007, au large des côtes maltaises, l’embarcation des migrants est en perdition dans une mer démontée. Partis de Libye trois jours plus tôt, cinq de leurs membres sont déjà morts de faim et d’épuisement. Les pêcheurs tunisiens les secourent et les acheminent jusqu’au rivage le plus proche, l’île de Lampedusa. Auparavant, les navires de sauvetage italiens et maltais, tout comme d’autres bâtiments de pêche, avaient refusé de les prendre à leur bord, « effet tragiquement palpable des intimidations croissantes » dont ils font l’objet, explique le Mrap.

La justice italienne accuse aujourd’hui les sept pêcheurs d’avoir « favorisé l’immigration clandestine » . Incarcérés depuis le 8 août, ils encourent 15 ans de prison. De l’autre côté de la Méditerranée, les familles, privées de leur unique moyen de subsistance, crient leur incompréhension et leur colère.

Un rassemblement de protestation aura lieu vendredi 7 septembre à 18h, devant l’ambassade d’Italie, rue de Varenne à Paris, à l’initiative de la Fédération tunisienne pour une citoyenneté des deux rives (FTCR). Par ailleurs, une pétition du réseau Migreurop est en ligne pour soutenir les pêcheurs :

www.migreurop.org/article1188.html

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