France Télévisions Publicité : 300 licenciements, le courrier de Carolis aux salariés
Apprendre son licenciement par la voix du président de la République, en direct à l’écran, voilà qui ne manque pas d’originalité. C’est ce qui est arrivé aux 300 salariés de la régie France Télévisions Publicité le 8 janvier, après l’annonce de la suppression totale de la publicité sur les chaînes de télévision publiques. Et ce malgré l’annonce inverse faite le matin même sur France Inter par la ministre de la culture, Christine Albanel, sur l’augmentation de la publicité dans l’audiovisuel public…
Pendant que l’action de TF1 crevait tous les plafonds boursiers, et alors qu’aucune contrepartie chiffrée à ce manque à gagner gigantesque pour France Télévisions n’a été annoncée, les salariés se préparent donc à faire leurs cartons. Sans mettre trop d’espoirs dans les promesses de reclassement.
Que l’on ne s’y trompe pas : si un service public débarrassé de toute publicité est en soi une bonne nouvelle, encore faut-il lui donner les moyens de résister au privé, secteur d’autant plus revigoré par ce rétrécissement du marché de la pub. Or, France Télévisions fonctionne aujourd’hui avec un budget équivalent à la moitié de celui de la BBC, référence en la matière. Et on voit mal Sarkozy voler au secours du service public, surtout quand le parrain du fiston dirige la concurrence…
Selon un employé de France Télévisions, joint mardi après-midi, Patrick de Carolis, le patron du groupe, « était au courant depuis fin décembre. » Ce qui contredit légèrement les termes du courriel du directoire de la régie, envoyé hier aux salariés, où les dirigeants de France Télévisions Publicité disent prendre « connaissance avec surprise des déclarations du Président de la République ». A moins que ces derniers n’aient pas été mis dans la confidence… « Carolis est censé passer nous voir « dans quelques jours », quand il aura un ptit moment », ironise un salarié de la régie.
Ci-dessous, voici en exclusivité le message du directoire envoyé aux salariés hier à midi, suivi du courriel de Patrick de Carolis, envoyé le même jour vers 17h :
