Sur le Web à Manaus

Xavier Frison  • 24 janvier 2008 abonné·es

Sylvain, chercheur

« La saison des pluies arrive, et toute communication Internet peut être interrompue. » Pas toujours facile de suivre l’actualité de l’Hexagone depuis Manaus, au coeur du Brésil. Dans cette ville d’1,7 million d’habitants, située au confluent du Rio Negro et du Rio Solimões, juste avant que leurs eaux ne forment l’Amazone, vit un irréductible Gaulois, abonné à la version Internet de Politis . Sylvain, un Parisien de 38 ans, a connu Politis en 2005, « par le bouche-à-oreille » , alors qu’il vivait encore en France. Il s’abonne à la version Web du journal en 2006, « après les élections » . Désormais expatrié, Sylvain travaille depuis deux ans dans un centre de recherche sur l’Amazonie : « Mon boulot consiste à valoriser la forêt sans nécessairement la couper, en offrant des moyens de subsistance à des habitants très dispersés. »

À Manaus, l’accès à l’actu est rocambolesque : « Hors Internet, il n’y a aucun moyen facile d’accès à l’information internationale. Les ondes courtes ont pratiquement disparu. Les téléchargements sur Radio France sont longs. La radio privée nationale d’information diffuse un bulletin international de trois minutes, où nous avons appris les frasques égyptiennes du président bling-bling sur un fond de musique romantique. Certains hebdos et mensuels nationaux peuvent être excellents mais rendent principalement compte des événements sud-américains. Dans ce contexte *, «* Politis apporte un regard critique sur ce qui se passe, en particulier en France (avec, par exemple, l’Observatoire du 6 mai), et se fait l’écho de projets intéressants, d’expériences novatrices. Plus généralement, ce journal rend compte de l’engagement et de la créativité politique des militants en France ».

Gourmandise accessible aux internautes, abonnés ou non, « les commentaires des lecteurs sur politis.fr apportent des remarques pertinentes qui prolongent les articles et donnent une idée de l’ambiance. Je m’abonne aussi parce que j’ai envie que survive une équipe de journalistes qui sait être à la fois critique et optimiste » *. Quant au blog des rédacteurs, il lui a permis de* « faire la soudure pendant l’été » *. Amusé par notre proposition de portrait, Sylvain souhaitait nous envoyer une photo prise devant l’opéra de Manaus. La saison des pluies en aura décidé autrement.*

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