Mémoire Commune

Une association rend hommage à l’insurrection de Paris sur des lieux de la révolte.

Xavier Frison  • 12 mars 2009 abonné·es

La Commune n’est pas morte. Instaurée le 18 mars 1871, il y a exactement cent trente-huit années de cela, la Commune de Paris établit une organisation sociale inédite, à la fois égalitaire et autogestionnaire. En mars 1871, l’insurrection gagne le peuple parisien contre le nouveau gouvernement favorable aux royalistes, bourgeois et conservateurs, tous partisans d’une paix rapide avec la future Allemagne. Car, acculée par la Prusse dans la guerre déclarée par Napoléon III en juillet 1870, la France souffre.
Mais Paris, endurci par un siège terrible, ne veut pas capituler. C’est dans une ville où ouvriers et artisans représentent un tiers de la population que l’armée des Versaillais a pour mission de réquisitionner les canons de Montmartre, le 18 mars. Seulement voilà, la troupe fraternise avec le peuple en révolte. C’est le début d’une brève mais intense insurrection populaire dont les revendications sociales et l’organisation politique restent d’une troublante actualité.

L’association des Amis de la Commune de Paris profite de cette date anniversaire du 18 mars pour organiser, ce même jour, un parcours pédestre destiné à « évoquer les événements de la Commune […] et rendre hommage à ses acteurs » . Cette année, le parcours commencera à 18 h, place de la République, théâtre d’âpres combats les 25 et 26 mai 1871. À l’église Saint-Ambroise, sur le boulevard Voltaire tout proche, se réunissait le Club des prolétaires. L’association y évoquera le rôle des clubs pendant la Commune. Un peu plus loin sur le boulevard, à la mairie du XIe arrondissement, le 16 avril 1871, les Fédérés de la Garde nationale brûlent deux guillotines. Les 24 et 25 mai, cette même mairie abrite la Commune après son évacuation de l’Hôtel-de-Ville. Dernière étape du cortège, la place Léon-Blum – à deux pas de la rédaction de Politis  – accueille alors les bureaux du journal le Prolétaire, qui se définissait comme « l’organe des revendications sociales ». Rien n’a vraiment changé.

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