Sélection TV/Radio

Jean-Claude Renard  • 16 avril 2009 abonné·es

TÉLÉVISION

Dimanche 19 avril

Si beau le bio ?

France 5, câble, satellite et TNT, 20 h 35

De 1999 à 2008, ce sont 10 % de produits en plus chaque année. Le bio s’est démocratisé, banalisé. Se bousculent dans les rayons des supermarchés fruits et légumes, chocolat, yaourts, bières, saucisses et frites, vin. Jusqu’aux produits cosmétiques ! À l’évidence, c’est une affaire qui marche, et un secteur en pleine expansion, juteux. Et, du coup, inspirant les imposteurs. Elsa Margout revient ici sur l’essor du bio, ses conditions, ses obligations à travers les lignes d’un cahier des charges, ses prix ahurissants et ses travers, ses abus, d’un centre commercial à un agriculteur, d’un éleveur de porcs à un producteur de volailles, du Poitevin au Pays Basque, suivant entre autres, dans son enquête, les inspecteurs de la Direction de la répression des fraudes. Partant, le label AB, fameux sésame, n’a qu’à bien se tenir, avant de se répandre dans les assiettes. Mais si le bio français avait bonne réputation, il risque de perdre sa franchise et sa qualité : les nouvelles normes européennes se révèlent plutôt laxistes, plus tolérantes (jusqu’à l’intrusion d’OGM dans certains produits, faute de réelle garantie).
Rediffusion le jeudi 23 avril, sur la même chaîne, à 16 h 30.

Mères courage

France 3, 22 h 50

La maternité et le handicap, voilà une alliance singulière, voire un sujet tabou. Oser être mère quand on est handicapée relève même d’une véritable lutte contre les préjugés. Pour en livrer le tableau, Marie-Claire Javoy et Hélène Mourot ont suivi quelques bribes des parcours de quatre femmes (dont trois du début de leur grossesse à la naissance de leur enfant). La première est atteinte d’ostéogenèse (une maladie des os), elle a perdu l’usage de ses jambes à l’âge de 11 ans et se déplace en fauteuil roulant. Sa grossesse est un risque, avec 50 % de chance de ne pas transmettre sa maladie. La deuxième est aveugle, comme son mari. Et tous deux ne verront jamais leur enfant. La troisième mère, atteinte d’une maladie génétique, souffre d’une légère déficience intellectuelle. C’est aussi le cas de son compagnon avec lequel elle entend mener une vie « normale ». Enfin, le quatrième portrait est aussi celui d’une femme touchée par une maladie génétique (une amyotrophie des muscles). De l’une à l’autre personnalité (filmée sans pathos), une idée, celle d’être mère malgré tout.

Mardi 21 avril

Faucheurs de palu

France 5, câble, satellite et TNT, 20 h 35

De trois cents millions à quatre cents millions de cas cliniques par an. D’un à trois millions de morts chaque année, le plus souvent des enfants, le plus souvent en Afrique subsaharienne. Si près de 10 % de la population mondiale souffre du paludisme, il existe un lien entre les zones de la planète où sévit le palu et la carte des pays les plus pauvres. C’est assez d’éléments pour montrer que lutter contre ce fléau, c’est lutter contre la pauvreté, favoriser le développement des pays du Sud. Une affaire de santé, mais aussi d’économie et d’éducation. Prenant appui sur le Bénin, un documentaire de Patrick Desenne diffusé à l’occasion de la Journée mondiale contre le paludisme, le 25 avril.

Jeudi 23 avril

Mon Führer

Arte, 20 h 45

Hitler dans ses derniers jours, dessiné par Dani Levy, de façon grand-guignolesque. Le film avait choqué l’opinion publique allemande, qui ne comprenait pas, en 2007, qu’un cinéaste juif puisse se moquer ou traiter à la légère un dictateur qui fit exterminer son peuple.

RADIO

Lundi 20 avril

Flics et bagnards

France Culture, de 10 h à 11 h

Une émission articulée autour de la police, sous un angle essentiellement historique. Avec Jean-Marc Berlière, auteur de Métiers de police, être policier en Europe, XVIIIe-XXe siècle (éd. PUF), Dominique Kalifa, auteur de Biribi : les bagnes de l’armée française (éd. Perrin), et Geneviève Pruvost, pour De la « sergote » à la femme flic, une autre histoire de l’institution policière (éd. La Découverte).

Mardi 21 avril

Modèles sur la sellette

France Culture, de 22 h 15 à 23 h 30

Le 15 décembre dernier, ils étaient en grève, revendiquant une revalorisation salariale, voire une reconnaissance de leur statut pour ces 140 vacataires exerçant à Paris dans les écoles d’art. Inquiets aussi quand la représentation du corps tend à disparaître, effacée par la distorsion, la négation, la désincarnation. Où le corps se fait martyr. Recueillis par Natacha Wolinski, ce sont là quatre témoignages qui dessinent un métier, disent combien il y a matière à deviser dans le modèle.

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