Frédéric Lefebvre, de l’UMP, a oublié beaucoup de circonstances dans lesquelles ces feignants de salariés devraient être mis remis illico au boulot

En proposant aux femmes enceintes de travailler pendant leur congé pré et post natal, le porte parole de l'UMP a omis beacoup d'autres solutions de remise au boulot qui rejouiraient les responsables du CAC 40 . Revue non exhaustives des bonnes idées que chaque lecteur est invité à compléter. Plus on est de fous, plus on rit.
Claude-Marie Vadrot  • 27 mai 2009
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Monsieur Frédéric Lefèbvre, porte parole de l’UMP et lanceurs d’ignominies exploratoires pour le compte du président de la république, ne devrait pas s’immobiliser au milieu du gué qui sépare encore vaguement le code du travail et de la jungle de l’emploi, comme il vient de le faire en proposant de « permettre » (car ce serait un privilège…) aux femmes enceintes de travailler chez elles pour ne pas perdre de bonnes habitudes. Le porte-coton (au sens que ce mot avait sous Louis XIV) du président devrait réfléchir, si ce n’est déjà fait, à d’autres progrès possibles en matière d’exploitation mieux organisée des salariés ; ces gens qui perdent si facilement « l’esprit de boite » au point de souhaiter l’oublier. Ce qui pose évidemment le problème du coût social et économique de ces cures de désintoxications que constituent les arrêts maladies, les congés maternités, les traitements en cure, les chimiothérapies, les périodes de formation professionnelle ; et les vacances que des socialistes laxistes et irresponsables ont étendu au delà du raisonnable. Que de temps et de semaines perdus pour des dérivatifs ou dérivations dont la futilité n’a échappe ni à Frédéric Lefebvre ni à la majorité des militants de l’UMP qui passent (gaspillent ?) leur temps à dénoncer et pourchasser les « feignants qui vivent ou se reposent au frais de la princesse ». En refusant de se lever tôt tous les matins de leur vie.

D’abord, dans le cadre de la rationalisations de la force de travail, il faut prévoir le travail pendant les congés payés dont il faut bien dire qu’ils représentent des millions de ruptures préjudiciables à l’économie nationale : une semaine sur deux sera donc consacrée à une activité salariale (légère, bien sur et volontaire, évidemment) pour que le lien essentiel avec l’entreprise soit psychologiquement et techniquement maintenu. Pour éviter la pénible période de réadaptation post-vacances dont les gestionnaires savent à quel point elle pèse sur la productivité de l’entreprise.

D’ailleurs, cette phase de réinsertion au boulot restant le pire cauchemar des DRH, et pour qu’elle n’obère plus les résultats de l’entreprises, le rythme hebdomadaire va être subtilement modifié de façon à organiser la suppression du traumatisme du lundi douloureux. Tout simplement en autorisant le salarié, depuis son domicile, à reprendre ou maintenir le lien avec sa boite, dés le dimanche après-midi. Une heure environ après le retour de la messe ou du jogging. Le samedi, ça suffit déjà largement à briser bêtement le rythme du travail.

S’agissant des enfants qui coûtent une fortune à la société sans rien lui rapporter, il va être nécessaire de le mettre au boulot à partir de 7 ans. Histoire de les habituer très jeunes au monde du travail : évidemment sous réserve du volontariat des gamins et de l’accord des parents, ils auront le droit de faire des petits boulots, en dehors des heures de classe évidemment. Ce qui les habituera à la double peine des études et du travail à plein temps quand ils deviendront étudiants. L’avantage ? Plus de délocalisation, car ils ne coûteront pas plus chers que les Indiens ou les Bengalis. Et puis, bien sur, cela permet de rappeler aux plus jeunes qu’ils vivent dans une société de production et de travail, que les vacances ne sont qu’une luxueuse désorganisation des entreprises et donc l’économie.

Ensuite, avec le concours de la Sécurité sociale qui exploitera pour cela ses gigantesques données scientifiques et médicales, les différentes maladies seront classées en fonction de ce qu’elles permettent, psychologiquement et physiquement, aux salariés de maintenir comme contact utile (volontaire, toujours) avec leurs entreprises. Selon que l’on soit malade debout, assis ou couché, une grille d’aptitude sera déterminée. Etant bien entendu que les taux de remboursement et la longueur des arrêts maladies seront proportionnés à la qualité du volontariat des malades. Comme cela se fait déjà, des médecins marrons délégués par les entreprises, viendront expertiser les maladies des salariés pour évaluer leur potentiel de télétravail ou de maintien du lien avec les boites. Tout cela se quantifiera scien-ti-fi-quement, foi de Lefebvre.

Ainsi les gros, les maigres, les grabataires, les retraités, les enfants (qui glandent), les enrhumés, des déprimés, les accidentés, les allongés, les femmes qui feignassent en attendant leurs progénitures, les opérés, les convalescents et les curistes vont pouvoir être mobilisés, sur la base du volontariat toujours, au service de la France, de l’Economie et du CAC 40. Au boulot, vous les creuseurs de déficit et les grignoteurs de bénéfices, vous qui êtes l’anti-France si justement pourfendu par monsieur Lefebvre.

Sarkozy….je te vois.

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