Là-bas

Politis  • 29 octobre 2009
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L’Uruguay ballotte

Avec près de 49 %, José Mujica, un ancien guérillero, candidat du Front élargi (gauche modérée), arrive en tête du premier tour de la présidentielle uruguayenne. Toutefois, l’électorat ne s’est pas radicalisé : en 2004, il avait élu au premier tour Tabaré Vazquez, premier président de gauche du pays. Il revigore même le parti Colorado, la droite décrédibilisée, dont le candidat (18 %) soutient le conservateur Luis Alberto Lacalle (Parti National, 30 % des voix), efficace entente anti-gauche d’antan qui met Mujica en ballottage périlleux. S’il doit encore être élu au second tour (le 29 novembre), il dispose déjà d’une majorité au Parlement.
Autre signe, le même jour, les électeurs ont refusé l’abolition d’une loi qui restreint fortement les poursuites contre les criminels de la dictature
(1973-1985), ainsi que le vote par correspondance pour la diaspora, 600 000 Uruguayens plutôt à gauche.

Italie : des primaires, faute de mieux

Le Parti démocrate (centre-gauche, très au centre et si peu à gauche), dont la volonté hégémonique n’a réussi qu’à éliminer toutes les forces véritablement de gauche au Parlement italien, organisait le week-end dernier des primaires pour désigner son secrétaire général. Sans surprise, c’est le favori, Pierluigi Bersani, qui a remporté le « scrutin », et il y a peu de chances que l’homme, pourtant fin politique, ne modifie l’orientation très centriste du parti. Mais la seule « bonne » nouvelle pour une gauche en plein marasme, incapable de s’opposer réellement au berlusconisme, est que ces primaires, dont le caractère plébiscitaire a depuis longtemps été dénoncé par la gauche de (la) gauche, ont vu plus de trois millions de personnes y participer. Aller voter, pour nombre d’électeurs de gauche, signifiait afficher sa volonté de changement face au gouvernement de Silvio Berlusconi. Faute de mieux…

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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