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Politis  • 17 décembre 2009
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Le débat, jusqu’où ?

Nous posons la question en une de ce journal : jusqu’où iront-ils avec leur débat sur « l’identité nationale » ? Gloire à Nadine Morano, qui vient d’en repousser un peu plus les limites. La secrétaire d’État chargée de la Famille et de la Patrie (pardon, de la « Solidarité ») a demandé au jeune musulman ( « quand il est français » ) « qu’il ne parle pas le verlan et qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers ». À quand une loi qui transformerait enfin ce souhait en interdit ? Ah oui, un détail encore ! Mme Morano s’exprimait lors d’un débat sur l’identité nationale à Charmes. La commune vosgienne avait été choisie parce qu’elle est la ville natale de l’écrivain antidreyfusard Maurice Barrès. Le président de l’association Mémoire de Barrès avait été invité comme « grand témoin » . Jusqu’où iront-ils ?

Les « délinquants solidaires »

Avec leurs circulaires sur le « délit de solidarité » en faveur des sans-papiers, les ministres de la Justice et de l’Immigration ont réussi à coaliser contre eux des associations qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble. Du Gisti à Emmaus, de la Ligue des droits de l’homme au Secours catholique, de la Fasti à la Cimade, en passant par la Fnars, RESF et Médecins du monde, ce sont 24 organisations qui se sont regroupées en un collectif, autoproclamé « des délinquants solidaires », pour lutter avec une meilleure efficacité. Dernier acte en date : le dépôt dans les jours qui viennent d’un recours devant le Conseil d’État contre les circulaires liberticides.

Entre la raison et l’absurde

Ce jeudi 18 décembre, la cour d’appel de Paris devait décider si elle acceptait ou non les demandes d’assouplissement du contrôle judiciaire imposé aux personnes mises en examen dans l’affaire dite de Tarnac. Malgré un dossier d’instruction qui ne contient ni preuve ni aveu, le parquet général a requis une non-modification du dispositif. Dans une tribune publiée le 3 décembre par le Monde , les dix inculpés avaient expliqué pourquoi ils cesseraient quoi qu’il arrive de respecter le contrôle judiciaire. Ce qui leur ferait courir le risque, si leurs demandes n’étaient pas entendues, d’être placées en détention provisoire. L’absurde s’ajouterait alors à la (dé)raison d’État.

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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