« Des papiers ! », par Lionel Brouck
dans l’hebdo N° 1097 Acheter ce numéro
Voilà un peu plus d’un an
(voir Politis n° 1038), Lionel Brouck affûtait ses crayons pour relater les conditions de (sur)vie
des mal-logés, l’installation
d’un campement de fortune
rue de la Banque, à Paris, pour l’obtention de logements décents.
Puis, en novembre 2009, il parcourait la « jungle » de Calais, un mois après son démantèlement voulu par Éric Besson (voir Politis n° 1077). Glissant l’humour noir dans ses croquis, le dessinateur de presse revient aujourd’hui sur les grèves des sans-papiers, revendiquant leur régularisation et de meilleures conditions de travail. Là, dans un Kentucky Fried Chicken, fast-food dévolu au poulet frit, ici dans une entreprise de nettoyage. Autant de salariés abusés et menacés d’expulsion. Deux exemples parmi d’autres, presque banals dans
les secteurs que sont
la restauration, le nettoyage
et le bâtiment. Jeudi 1er avril,
ce sont quelque 250 personnes, des Africains en majorité, soutenus par plusieurs associations et syndicats, qui ont été expulsées d’un immeuble du VIe arrondissement de Paris, rue du Regard. Employés dans le bâtiment, ils occupaient les murs du Fonds d’assurance formation des salariés de l’artisanat du BTP depuis décembre dernier,
en grève pour obtenir un titre
de séjour. Quelques jours auparavant, le 26 mars, contre l’hypocrisie des entreprises, d’autres salariés investissaient un chantier de Bouygues dans
le IXe arrondissement, placardant une affiche : « On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici ! »
